Élu Écologiste à Toulouse

Comprendre, résister, inventer et agir

Monsieur le Maire,
Mesdames Messieurs les Elus,
Mesdames Messieurs,

A mon tour au nom du groupe des élu-es « Toulouse Vert Demain », je voudrais revenir sur la gravité du moment politique et social dans lequel nous sommes, et qui nous oblige en tant qu’élu-es, de toutes tendances confondues, à un changement radical.
Face à la barbarie qui a frappé Paris le 13 novembre, soyons fiers de notre République, qui garantit notre liberté de conscience et le vivre ensemble sans faire de distinction entre les citoyens. Nous devons lutter avec force contre le fléau terroriste, dans le respect de l’Etat de droit et sans renoncer aux principes qui fondent notre démocratie.
Ne cédons pas à l’ignoble stratégie des obscurantistes, qui veulent nous diviser pour nous entraîner dans une spirale destructrice. Refusons les amalgames de ceux qui se sont jetés sur la situation pour fracturer notre société.
Notre unité est la meilleure garantie de notre sécurité.

Nous devons accentuer la lutte contre le changement climatique, qui est un facteur de multiplication des désordres géopolitiques, et donc des menaces. Plus que jamais, engageons la transition énergétique pour réduire notre dépendance au pétrole, dont l’argent est au cœur du financement des groupes terroristes qui ont frappé notre pays.
Oui, la COP 21 est aussi un facteur déterminant de sécurité et de paix.

L’état d’urgence est climatique.
Vendredi 11 décembre aurait pu être mais ne sera pas une journée historique pour le climat. Le projet d’accord final de la COP21 a été repoussé à samedi matin.
Les négociations semblent achopper encore sur certains sujets-clés, comme la répartition des efforts entre pays du Nord et du Sud, les financements et l’ambition globale des objectifs.
Il faut que le projet d’accord limite la hausse bien en dessous des 2°C et qu’il permette de poursuivre les efforts vers un objectif de 1,5°C.
On semble progresser, il faut néanmoins que des options ambitieuses soient choisies d’ici demain pour éviter la « coquille vide » et un accord qui ne permet pas de revenir de manière crédible sur les 2° C.
L’accord ne suffit pas, il faut qu’il soit substantiel.
Mais l’enjeu climatique, nous le savons, sera relevé aussi par l’engagement des collectivités territoriales et l’engagement citoyen.
Nous vous avons fait des propositions concrètes à ce sujet, auxquelles vous nous avez répondu, mais nous aurons l’occasion à travers ce conseil municipal, au moment du rapport développement durable et du budget, de vous montrer que votre action en matière d’énergie, transports, mais aussi en terme de solidarité, éducation, culture, n’est pas à la hauteur des enjeux pour faire de notre ville, une ville du XXIème siècle qui relève le défi climatique.
Je veux aussi saluer l’engagement citoyen dans notre ville. De nombreux évènements, comme Alternatiba, ont rassemblé des milliers de Toulousain-es qui mettent pression sur nos gouvernements et nos collectivités pour qu’ils agissent, comme eux le font déjà et y sont prêts.
A ce sujet, samedi, les écologistes participeront à la chaîne humaine pour le climat à Toulouse.

Enfin, je voudras revenir sur le climat politique.
Nous vivons une crise démocratique profonde qui exige une remise en question radicale de l’ensemble des acteurs politiques, sans exception.
Remise en question sur les politiques menées, les écologistes en sont convaincus.
Mais aussi sur la politique en tant que telle, telle qu’elle est faite et telle qu’elle se donne à voir dans notre pays.
Trop de promesses non suivies d’effets qui galvaudent la parole politique.
Trop d’attentes cyniquement entretenues alors que l’on sait que l’on ne pourra pas les satisfaire.
Trop de salive consacrée aux petites phrases qui assurent à leurs auteurs un strapontin médiatique, quitte à fracturer toujours plus la société.
Trop de concessions à la démagogie et aux recettes simplistes.
A force de traiter les citoyens comme des consommateurs on récolte des consommateurs mécontents.
Nous tous dans cette assemblée savons la complexité de l’action politique. Il n’est pas question de la nier. Elle fait souvent appel à la recherche de compromis. Elle oblige à des choix au service du bien commun – pas au service de ceux qui les font.
Composer avec cette complexité, ça n’a rien à voir avec les calculs tactiques à la petite semaine qui visent avant tout à s’assurer un maintien aux responsabilités aux élections suivantes. Ces calculs éloignent les élus du sens et de la noblesse de leur engagement initial. Et le sens et la vision font cruellement défaut à l’action politique, qui ne peut plus entraîner la société.
Ces dérives nous mettent face à un danger extrême. Les résultats accablants du 1er tour des élections régionales en témoignent. J’espère vivement que ce danger ne se matérialisera pas davantage dimanche soir.
Pour cela, j’invite les Toulousain-es à marcher pour l’espoir samedi (dans le cadre de la chaîne humaine pour le climat) et à un vote de résistance dimanche.
Mais quoi qu’il en soit, dimanche soir, le chantier reste immense.

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Antoine Maurice

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