Élu Écologiste à Toulouse

Justice sociale et climatique : au national comme à Toulouse

Propos liminaires au nom du groupe « Toulouse écologiste, solidaire et citoyenne » au conseil municipal du 10 mars 2023

Au nom du groupe des élus écologistes, je souhaite la bienvenue à François Briançon, de retour parmi nous, qui apportera son expérience et renforcera la diversité de la gauche écologiste et citoyenne dans ce conseil que nous avons incarné ensemble en juin 2020.

Notre conseil municipal s’ouvre sur une actualité de forte et riche mobilisation : pour nos retraites, pour les droits des femmes, pour la jeunesse, pour le climat.

Justice sociale et climatique sont résolument un seul et même combat.

Mardi nous étions des dizaines de milliers dans les rues de Toulouse, un niveau de mobilisation fort, équivalent aux plus importantes manifestations qu’a connu Toulouse –  pour dire non à la retraite à 64 ans, et plus largement à une réforme injustifiée et injuste, particulièrement pour les femmes… les femmes dont la journée internationale des droits fut aussi l’occasion de se mobiliser mercredi.  Hier c’était la jeunesse qui se mobilisait et aujourd’hui c’est la grève pour le climat qui se poursuivra ce WE avec une grande marche pour le climat samedi et un rassemblement contre les projets routiers dans l’ouest toulousain dimanche.

Car oui, plus que jamais, les questions sociales et environnementales sont liées.

Et l’action nationale et locale devraient accompagner cette nécessaire transition écologique.

Pendant ce temps, à Toulouse…

Quel avenir ?

Nous verrons que vous ne portez toujours pas de vision urbaine, avec l’affirmation de tout et son contraire dans les orientations du PADD du PLUIH dont nous débattrons tout à l’heure.

Pire, nous observons encore à ce conseil la poursuite de la cession de fonciers par opportunisme et sans stratégie à l’échelle des quartiers de la ville.

Nous l’avions dénoncé pour la mise en vente de la caserne Vion, rejoints depuis par la mobilisation d’un collectif d’architectes et d’artistes qui appelle la ministre de la Culture à classer ce chef-d’œuvre mis en vente au plus offrant sans protection opposable claire à sa démolition.

Nous l’avons vécu aussi avec Latecoère qui fera l’objet d’un vœu en fin de conseil municipal.

Nous réitérons à ce sujet notre mécontentement concernant votre positionnement très complaisant M. le Maire dans la délocalisation du site Montredon de l’usine Latécoère vers la République Tchèque et le Mexique.  

Rappelons que l’entreprise a touché des aides publiques, dont 1,7M d’euros apportés par la région Occitanie. Vous avez vous-même cédé pour un million d’euros 4 hectares de terrain qui appartenaient à la municipalité et ce foncier est aujourd’hui revendu avec une forte plus-value, constituant ainsi une opération spéculative.  

Nous regrettons que dès 2016, vous ayez d’abord répondu aux intérêts de l’entreprise Latecoère plutôt qu’à l’intérêt général.  

D’abord, en n’intégrant pas le site de Périole de Latecoère dans le périmètre d’étude urbaine de la ZAC Guillaumet, ce qui n’a pas permis une vision urbaine d’ensemble à l’échelle du quartier Périole. 

Ensuite, en votant une clause de protection a minima lors de l’achat du terrain à Montredon, posant dès lors les premiers jalons de l’atteinte grave à l’intérêt général et à la préservation de l’emploi à Toulouse, vécue de plein fouet aujourd’hui par les employé.e.s de l’entreprise.

Les propos de l’Adjoint aux finances de Toulouse Sacha Briand au conseil de Toulouse Métropole du 16 février 2023 sont révélateurs :  la majorité assume et cautionne cette “opération d’investissement industriel parfaitement classique” nécessaire “pour lisser son apport financier”. Cette stratégie immobilière et financière était donc prévue dès l’origine du projet et connue par vous.  

Les craintes formulées par le groupe écologiste dès 2016 dans ce conseil municipal se sont concrétisées : vente à la découpe de la ville, artificialisation des sols, dépendance aux promoteurs…

Ces tours de passe – passe se font sur le dos des Toulousaines et des Toulousains.

Nous renouvelons nos souhaits de poser des actes clairs en matière d’aide aux entreprises, afin que celles – ci ne puissent plus être effectuées sans contrepartie sociale et environnementale.

Quid de la jeunesse ?

A lire le premier bilan de l’observatoire des écoles, soit + de 300 réponses et le retour sur 101 écoles, la jeunesse toulousaine n’est pas accueillie et accompagnée dans des conditions dignes et favorisant l’épanouissement de nos enfants.

Ces premiers retours confirment ce que nous disons depuis un moment : vous communiquez beaucoup sur les écoles, mais les retours des parents, professeurs et personnels montrent de nombreux problèmes.

Si la disponibilité du personnel enseignant est jugée satisfaisante, tout comme l’adaptation des horaires de classe et du matériel scolaire, les points noirs sont : l’inadaptation au dérèglement climatique de nos écoles, la vétusté des locaux, les moyens humains, notamment l’encadrement du périscolaire… nous vous demandons une réunion pour donner la transparence de votre plan pluriannuel de réhabilitation des écoles depuis juin 2022 et venez hier soir de nous annoncer qu’elle aurait lieu en juin 2023. Enfin.

Concernant la jeunesse toujours, récemment, sous la pression de groupuscules d’extrême droite, vous avez décidé M. le Maire d’annuler la séance de lecture pour enfants organisée à la médiathèque José Cabanis par les artistes drag Shanna Banana et Brandy Snap « dans un souci d’apaisement » et par peur de “déstabiliser une partie du public”, selon vos mots.

Nous avons dénoncé cette décision et votre allégeance à l’extrême droite ; cela nous rappelle la nécessité de réaffirmer hauts des valeurs chères à notre ville : l’ouverture, la tolérance.   

Ce sera le sens d’un vœu que nous présenterons à ce conseil pour réaffirmer ces valeurs et renforcer la lutte contre les discriminations LGBTQI+, notamment pour la jeunesse.

Quid du climat ?

Côté transports, le PADD du PLUIH montre aussi l’absence de cohérence entre urbanisme et transports… seule la 3ème ligne de métro est intégrée alors que d’autres projets devraient l’être comme le RER qui a fait l’objet d’annonces fortes du gouvernement pour le développer dans nos métropoles.

Alors que la ZFE commence à être déployée, qu’elle suscite légitimement des inquiétudes et mécontentements du fait d’un manque d’alternatives à la voiture et d’un accompagnement insuffisant pour garantir la justice sociale, vous continuez vous à être le Maire des problèmes, plutôt que celui des solutions.

En effet, depuis 2014 et d’ici la fin de ce mandat, vous n’aurez inauguré qu’un seul nouveau projet de transports structurant : le Téléo, dont la fréquence a été réduite quelques semaines après son inauguration.

Mais pour le reste, c’est bien une dégradation de l’offre de services que vous engagez : que cela soit sur le réseau de bus comme l’a révélé l’enquête de l’AUTATE qui montre que l’ensemble des lignes existantes a subi des dégradations en fréquence en 2023, ou sur le tramway avec la fermeture de la ligne T2 pendant 3 ans, et en réalité définitivement, car la navette express qui la remplacera ne rendra pas le même service à l’avenir.

Face à l’urgence climatique, et aux contraintes de la ZFE, vous ajoutez donc des problèmes en réduisant l’offre de services de transports en commun, nous nous souhaitons pour les Toulousaines et Toulousains, des solutions !

RER, plan d’urgence des bus, accélération du schéma directeur des aménagements cyclables, piétonisation… en matière d’alternatives à la voiture, il est temps de faire + et pas – !

Pendant ce temps, vous communiquez toujours sur la 3ème ligne de métro comme si elle était faite alors que les travaux s’engagent à peine et qu’elle ne sera livrée au mieux qu’en 2030, soit 8 ans après la mise en place de la ZFE. Pour tout dire, hélas, la morale toulousaine qu’on pourrait tirer des premiers chantiers de la future 3e ligne de métro, c’est l’abattage de 1 600 arbres. A La Vache, Bonnefoy, Jean Rieux ou récemment place de l’Ormeau, ce qui a suscité un émoi dans la population. Ne pouvait-on pas faire autrement s’interrogent de nombreux Toulousains ? S’agissant de bâtiments, le patrimoine est pris en compte dans les projets… il est temps que les arbres centenaires soient considérés aussi comme un patrimoine à intégrer en amont des projets, y compris pour le tracé d’une ligne de métro. Oui il convient de protéger un maximum les arbres centenaires qui jouent un rôle de climatiseur.

Le dérèglement climatique à l’œuvre nécessite une politique d’adaptation et d’atténuation ambitieuse, et des politiques de solidarité pour ne laisser personne au bord de la route.

A Toulouse, pour des politiques réellement écologiques et solidaires, il faudrait être patient… mais le temps presse. Alors vous pouvez compter sur nous pour rester mobilisé.e.s, lors des marches comme au sein du conseil pour proposer et défendre la justice sociale et climatique.

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Antoine Maurice

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