Élu Écologiste à Toulouse

De nouvelles actions pour plus de liens avec les Toulousains

Chef de file de l’opposition écologiste à la mairie de Toulouse, Antoine Maurice milite pour une ville plus verte, plus durable, et plus sociale. Dans un contexte national turbulent pour Europe Écologie les Verts, il reste concentré sur les enjeux locaux. En 2016, le groupe Toulouse Vert Demain part à la conquête des Toulousains.

Un appel à une primaire à gauche pour 2017 a été lancé par un collectif de personnalités, et signé notamment par Cécile Duflot, qu’en pensez-vous ?

Nous traversons une crise démocratique profonde, qui se traduit par une remise en question des acteurs politiques. La question que je me pose sur cette primaire à gauche est : pour quoi faire ? Avant de parler des moyens mis en œuvre, il faut définir l’objectif. Ce que je cherche, c’est créer un mouvement qui aille au-delà des partis politiques actuels. Je n’ai pas d’avis négatif sur une primaire à gauche, mais il faut d’abord poser le projet pour une vraie alternance politique. Le problème est que nous sommes toujours dans la course à l’élection suivante et on a tendance à s’enfermer dans de vieux réflexes. Pourtant la réflexion ne devrait pas s’inscrire dans un calendrier électoral.

Emmanuel Cosse (secrétaire nationale d’EELV) dénonce l’alliance d’EELV avec « la gauche radicale ». Êtes-vous d’accord ?

Il ne faut pas stériliser le débat en opposant PS contre gauche de la gauche. On peut créer quelque chose entre les deux. La question n’est pas avec qui on s’allie, mais pour quoi faire. Nous sommes dans la région où cette alliance a le mieux marché et elle s’est réalisée autour d’un projet. C’est la bonne méthode pour l’avenir.

Pourtant, certains dénoncent la fragilité de la majorité de gauche autour de Carole Delga en LRMP…

C’est la majorité qui est sortie des urnes. Dans une élection à deux tours, il est normal qu’il y ait des négociations entre le 1er et le 2d tour. Il y aura de vrais débats sur le fond, ce qui est sain. Je suis rassuré de savoir que ce sera une majorité vivante, plurielle, pour travailler sur des mesures politiques plus justes et plus ambitieuses pour le territoire. Il faudra compter sur l’intelligence des uns et des autres, mais il serait dommage de présumer a priori que ce sera compliqué.

« Jean-Luc Moudenc a une politique d’équipements, mais il n’a pas de vision »

À Toulouse, les écologistes ont annoncé de nouveaux projets pour 2016, pouvez-vous nous en dire plus ?

Nous sommes dans le même état d’esprit que l’an dernier : être utiles, grâce à une opposition collaborative et constructive. Très peu de nos vœux ont été votés, à l’exception de celui sur la retranscription vidéo du conseil métropolitain, mais nous allons continuer à défendre nos propositions formulées lors de la Cop 21. Puis nous mettons en place de nouvelles actions pour créer plus de liens avec les Toulousains. Nous irons une fois par mois dans les quartiers à la rencontre des commerçants et des associations pour interroger les Toulousains sur leurs attentes. Nous allons organiser des réunions de restitutions des conseils municipaux et métropolitains, dans un format convivial et ludique. Il y aura également des balades mensuelles au cœur de la ville pour la redécouvrir autrement, sous un angle environnemental. La première a eu lieu dimanche dernier, 40 personnes y ont participé.

Le budget métropolitain alloué à la lutte contre le réchauffement climatique est de 1,5 milliard d’euros, est-ce qu’on peut dire que l’agglomération a pris la mesure de l’enjeu ?

En réalité, il n’y a pas 1,5 milliard d’euros d’investissement. Il n’y a pas de hausse de la contribution aux transports en commun. Le budget alloué à la commission environnement est de 1 million d’euros par an, ce qui est ridicule. On est loin d’avoir établi une stratégie énergétique à l’échelle métropolitaine. Il y a un ou deux grands projets intéressants, mais c’est l’arbre qui cache la forêt ! Par exemple, le développement du réseau de chaleur, qui est aujourd’hui le premier réseau de France, est un point qui va dans le bon sens, mais ça ne suffit pas (Toulouse métropole a investi 49 millions d’euros dans le réseau de chaleur Plaine Campus qui récupère la chaleur émise par l’usine de valorisation des déchets du Mirail et par les datacenters des centres de recherches de l’Espace Clément Ader, NDLR). À côté de cela, il n’y a pas de grand plan de réhabilitation des bâtiments, et l’espace Info énergie n’a pas les moyens de fonctionner. Nous sommes également inquiets au sujet des transports, car le projet de 3e ligne de métro risque d’occulter tous les autres projets. Cela va mettre à mal les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. De manière générale, Jean-Luc Moudenc a une politique d’équipements, mais il n’a pas de vision pour la ville.

Plusieurs grands travaux vont commencer à Toulouse en 2016, le Parc des expositions à Beauzelle et le nouveau quartier Matabiau, notamment. Des projets sur lesquels vous avez déjà exprimé des doutes. Vos positions ont-elles évolué ?

Pour Matabiau, le projet d’une nouvelle gare est une évidence. Nous pensions à une gare ouverte sur le Canal, avec une connexion au tramway et une rue Bayard qui aurait été la continuité d’Alsace-Lorraine. Mais le projet semble évoluer vers un quartier d’affaires alors que Toulouse compte déjà beaucoup de bureaux vides… Cela ne répond pas aux besoins prioritaires de la ville. Quant au Parc des expositions, nous estimons toujours qu’il est mal positionné et surdimensionné. Il pourrait nuire aux autres équipements existants. Nous avons déjà un Parc des expositions qui fonctionne, ce ne devrait pas être une priorité financière de la ville.

CV express

Né le 2 juin 1981

À Toulouse

Profession : responsable de développement dans un pôle de coopération économique

Militant à EELV depuis 1999

Fonction politique : Président du groupe d’opposition Toulouse Vert Demain

Signe distinctif : Membre d’un chœur

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