Élu Écologiste à Toulouse

Regret concernant les festivités de l’été, inquiétude sur les premières annonces en matière de sécurité, et stérilité du débat des finances de la Ville

Le 14 juillet à la prairie des Filtres

A l’occasion de ce dernier conseil avant la période estivale, j’exprime un regret concernant les festivités du 14 juillet à Toulouse. Monsieur le maire je ne parlerai pas de vos choix de programmation. Mais du choix du site, la prairie des Filtres. Site certes agréable, mais qui ne permettra qu’à environ 20 000 toulousains de suivre les concerts des nombreux artistes programmés, là où les concerts des allées Jaurès ont accueilli jusqu’à 100 000 personnes. Cette baisse de capacité d’accueil s’ajoute à l’amputation de Toulouse Plages dont nous avons parlé lors du précédent conseil municipal, et c’est un regret supplémentaire pour nous.

Les annonces en matière de sécurité

Quelques mots sur vos annonces récentes en matière de sécurité. La sécurité est une aspiration légitime des Toulousains. Elle mérite donc une approche sérieuse, qui implique de résister aux sirènes de la démagogie. L’insécurité est un phénomène complexe à traiter et personne n’a trouvé la recette miracle, y compris ceux qui ont pris l’habitude ces dernières années de bomber le torse devant nos concitoyens à chaque fait divers dramatique – avec des résultats pas toujours conformes à leurs attitudes martiales et à leurs annonces tonitruantes.

En la matière je m’interroge sur les annonces distillées dans la presse par votre majorité ces derniers jours. Oui, ce sont des engagements pour lesquels vous avez été élus. Mais ça n’empêche pas les élus écologistes d’avoir de sérieux doutes sur l’efficacité de vos mesures. L’arrêté anti-prostitution annoncé pour fin juin dans 2 quartiers risque surtout d’avoir pour effet de la déplacer dans d’autres quartiers – voire en périphérie, où les prostituées sous la coupe de réseaux mafieux souffriront loin de nos yeux – c’est tellement plus simple de cacher la misère. Car la prostitution sera rendue moins visible, mais elle ne disparaîtra pas pour autant. Prendrez-vous alors de nouveaux arrêtés pour étendre le périmètre de votre répression ? Et combien de policiers faudra t-il alors pour les appliquer ?

Annonces également sur la vidéosurveillance, 80 caméras – pour commencer – d’ici 2015. Je ne vais pas revenir sur notre position concernant les caméras, vous la connaissez. Par contre j’aimerais savoir quel rôle vous comptez attribuer à la Commission des Libertés Publiques créée sous notre majorité pour émettre des avis sur la pertinence des lieux d’implantation et veiller au respect des libertés publiques ? Est-elle appelée à être mise hors-champ ? Allez vous décider seuls, au gré des demandes qui émergeront de ci et de là ?

Concernant le recrutement de 30 policiers municipaux, c’est à l’ordre du jour de notre séance, et je ne veux pas trop anticiper sur nos discussions lors de l’examen de la délibération. Mais la question des coûts de fonctionnement liés à l’ensemble des recrutements envisagés (pour le doublement des effectifs) se posera. Et les chiffres initialement avancés par Monsieur Arsac (NDR : adjoint à la sécurité) dans la presse, pour la police municipale comme pour la vidéosurveillance, sont très approximatifs, pour ne pas dire largement sous-évalués (5 millions annuels – alors qu’en réalité l’ensemble du dispositif devrait coûter a minima le double).

Les finances de la Ville

Ce qui m’amène à m’interroger sur votre sérieux lorsque vous donnez des leçons de bonne gestion. Monsieur le maire, un débat va nous animer aujourd’hui pour le vote du compte administratif. Mais j’ai l’impression que vos annonces en matière de sécurité visent aussi à faire oublier aux Toulousains que vous êtes au point mort sur presque tous les autres sujets ! Aujourd’hui nous allons nous disputer sur les comptes de la Ville. Et c’est une dispute stérile dans laquelle vous entraînez le conseil municipal. Pendant ce temps Toulouse et notre agglomération sont en panne de perspectives. Car hormis vos annonces sécuritaires et des abandons de projets, nous ne voyons venir qu’une gestion au fil de l’eau de l’héritage que nous avons laissé. Au lieu de regarder sans cesse dans le rétroviseur, il serait plutôt temps d’ouvrir le débat sur les priorités qui doivent être les nôtres pour ce nouveau mandat. Assumons nos responsabilités ! Votre majorité, celles de ses choix politiques et de ses renoncements – et sur ce point vous devrez reconnaître que votre pojet est infinancable. Les nôtres, celle d’une opposition constructive, sur le terrain des propositions… je veux croire qu’on y arrivera lorsque vous voudrez bien sortir des vieilles postures, un peu éculées, qui consistent à se défausser sur ses prédécesseurs.

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