Réuni/es à Toulouse dans le cadre de leurs Journées annuelles, les président/es des communautés urbaines de France ont témoigné de leur inquiétude face au projet de loi de réforme des collectivités territoriales.
Les élu/es Verts et écologistes souscrivent aux critiques formulées à l’égard d’un texte qui risque de déboucher sur une régression sans précédent de la décentralisation, construite depuis bientôt 30 ans. Néanmoins, ces critiques ne doivent pas exonérer nos collectivités des responsabilités qui sont les leurs face aux changements majeurs qui nous attendent.
Ainsi, dans les années à venir, le tarissement des ressources pétrolières aura un impact considérable sur le prix de l’énergie, et par conséquent sur l’économie de nos territoires, ainsi que sur les modes de vie et les charges qui pèsent sur leurs habitants (transport, logement…).
Les intercommunalités sont dotées des compétences qui les placent en première ligne pour anticiper dès aujourd’hui sur ces évolutions, en initiant des politiques de transition écologique volontaristes. Elles doivent notamment donner la priorité au développement massif des transports en commun, à l’arrêt de l’étalement urbain, à la préservation et au développement des espaces dédiés à une agriculture périurbaine à même d’assurer un approvisionnement local, à la conversion écologique de l’économie, à la rénovation énergétique de l’habitat.
Encore faut-il que nos collectivités se dotent des moyens à la hauteur de ces défis.
En tant qu’élu/es en responsabilités partout en France, nous constatons des avancées en la matière. Mais également trop d’incohérences : ici se construit à grands frais un stade surdimensionné à l’utilité douteuse sur le long terme, là un parc des expositions situé à 20 kilomètres d’un centre urbain, ailleurs un aéroport anachronique, auquel les élus écologistes ont été les seuls à s’opposer.
Autant de projets souvent adoptés à la hussarde, qui grèveront lourdement les capacités d’investissement des communautés urbaines, au détriment de projets qui aideront réellement nos concitoyen/nes à faire face à la crise économique, sociale et écologique.
Autant de projets qui montrent qu’à la différence de nombreuses métropoles européennes, nous n’avons pas pris la pleine mesure des mutations à opérer.
Mettons nos actes en cohérence avec nos discours. Les critiques que l’on peut légitimement formuler à l’égard du gouvernement n’en seront que plus pertinentes. ■
Jean-François CARON, président de la FEVE
Antoine MAURICE, président des élu/es Verts au Grand Toulouse