Élu Écologiste à Toulouse

Le changement politique du global (Rio + 20) au local (retour sur la séquence électorale et action locale)

Propos liminaires lors du Conseil de Communauté du 28 juin 2012

Lors du dernier Conseil de communauté, le Président de Toulouse Métropole a introduit cette séance durant laquelle allait être présenté un compte administratif « qui marque l’évolution de la communauté vers une appropriation renforcée de ses compétences et de ses capacités d’action ». Au sujet des récents changements politiques, Pierre Cohen a dit espérer que le nouveau gouvernement faciliterait la collaboration entre l’Etat et les collectivités locales.

Au nom des élus écologistes, j’ai évoqué l’attente de changement qui se manifeste en cette période. Attente que reflète la nouvelle majorité gouvernementale et parlementaire issue du vote des français. Avec 18 députés et un groupe parlementaire EELV, l’écologie politique s’inscrit durablement dans ce paysage. EELV sera donc un partenaire, loyal et exigeant, en même temps que vigilant à la concrétisation du changement promis et escompté.
La loyauté, justement, ne se décrète pas mais se construit dans la confiance et le respect de la parole donnée – le respect aussi de la diversité qui concourt à la richesse des propositions de la gauche… Et localement, je n’ai pas caché ma déception de la défaite du candidat de la majorité dans la 3ème circonscription, qui a fait les frais d’une dissidence. Et ce manquement dans le jeu collectif à gauche n’est pas pour rien dans la défaite, et l’effritement du score de la gauche… Le candidat de la droite n’en attendait pas autant !

Le changement, il en était aussi question ces derniers jours à Rio, où se tenait le Sommet de la Terre. Si tout a été dit de l’échec global de ce sommet, j’en retiens néanmoins plusieurs points positifs : l’assurance, par le Président de la République, que la France serait au rendez-vous des financements innovants, dont les recettes seraient affectées au développement durable ; la volonté de mieux associer la société civile au travail d’élaboration d’un développement planétaire durable ; et surtout un calendrier pour élaborer des objectifs précis. Parce qu’il n’existe pas de plan B à la transition écologique !
D’ici les prochaines échéances internationales, la responsabilité de notre collectivité est de persévérer à sonéchelle, par la mise en peuvre du Plan climat, par la promotion, avec le PLU, d’un urbanisme plus soutenable…
Autant d’efforts à amplifier, ici et maintenant.

Vous pouvez lire l’intégralité du discours que j’ai prononcé ci-dessous.


Monsieur de Président, chers collègues,

Pour commencer, je remercie chaleureusement Monsieur le maire de Bruguières pour son accueil.

Au nom des élu(e)s écologistes, je veux à mon tour revenir sur la période écoulée. Effectivement, c’est bien l’attente du changement qui domine, à tous les niveaux. Changement qui reste à concrétiser, à tous les niveaux…

Changement dans notre pays, tout d’abord. Dans la période électorale qui vient de s’achever, les français ont confirmé leur désaveu des politiques injustes et sans perspectives menées par la droite, en donnant à la gauche une large majorité parlementaire. Au sein de cette majorité, nous sommes satisfaits de l’élection de 18 député(e)s Europe Ecologie – Les Verts à l’Assemblée nationale. Elle traduit l’inscription durable de notre mouvement dans le paysage politique. A l’image de leur engagement dans les majorités locales, les élus écologistes y apporteront un soutien loyal et exigeant à l’action du gouvernement. Un soutien vigilant, afin que le changement indispensable pour faire face aux défis énormes auxquels nous sommes confrontés ne reste pas qu’une promesse.

Un mot sur la loyauté : elle ne se décrète pas autoritairement. Elle se construira au quotidien, dans la confiance, le respect de la parole donnée, et de la diversité qui concourt à la richesse des propositions de la gauche, dans cette période de crise économique, sociale et écologique, où tant de vieilles certitudes vacillent.
A ce titre, je vous fais part de notre déception à la suite de la défaite du candidat de l’unité dans la 3ème circonscription. La dissidence qui s’est manifestée – et que nous regrettons vivement – en est largement responsable. La droite, qui partait avec un avantage dans cette circonscription découpée au scalpel pour son candidat, n’en demandait pas tant ! Cette dissidence a sapé une mobilisation militante pourtant forte – je veux la saluer ici. Elle a incontestablement pesé sur la dynamique du second tour. A l’arrivée, la division de la gauche a abouti à une soustraction. Il nous faudra tirer tous les enseignements de cet épisode. Je vous en livre un premier : l’homme providentiel n’existe pas. A tous les niveaux, il est urgent de rompre avec cet imaginaire, pour redonner du sens à l’action collective. Le changement passe par là, aussi…

Le changement, il en était aussi question ces jours derniers, à Rio, où se déroulait le Sommet de la Terre, 20 ans – déjà ! – après un rendez-vous qui avait marqué une prise de conscience générale de la finitude de notre planète. Tout a été dit sur l’échec global de ce sommet, je ne relèverai que quelques éléments : pas d’organisation mondiale de l’environnement sous l’égide de l’ONU. Pas d’objectifs clairs fixés pour les 10 années à venir pour le développement d’une économie verte qui dépasse la seule idéologie de la croissance et du profit financier. Pas d’engagement chiffré et contraignant… on est à des années lumières de ce qui serait nécessaire pour inventer un mode de vie à 7 milliards d’humains, compatible avec les limites de la planète.
Alors, que reste t-il de ce sommet ? Je retiens la déclaration de notre Président de la République, qui a assuré que la France serait au rendez-vous pour les financements innovants, et soutenait l’instauration en Europe d’une taxe sur les transactions financières, dont les recettes seront affectées au développement et à la défense de l’environnement. Autre point positif de Rio +20, la volonté de mieux associer la société civile au travail d’élaboration d’un développement planétaire durable. Et surtout je retiens la définition d’un cadre et d’un calendrier sur les trois ans qui viennent, associant les pays émergents et les pays industrialisés dans l’élaboration d’objectifs précis en 2015. Il reste
donc possible de trouver au milieu de cette décennie un grand accord qui ne ferait pas insulte à notre avenir. Là encore, gageons que la parole donnée sera tenue. Nous n’aurons pas le choix, car il n’existe pas de plan B à la transition écologique !

D’ici là, la déception qui est peut-être la vôtre et qui est aussi la nôtre, ne doit pas nous empêcher de persévérer à notre échelle. C’est ce que nous faisons avec le Plan climat énergie territorial ; ou avec un PLU qui promeut un urbanisme plus cohérent et moins dévoreur d’espace. A nous d’amplifier ces efforts en plaçant plus encore l’écologie au cœur de nos politiques, ici et maintenant.

Merci de votre attention.

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Antoine Maurice

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