Ce jeudi 18 avril, l’association Toulouse Avenir accueille Christian Estrosi pour une rencontre sur le thème de la sécurité. Quelques jours après sa co-signature d’une proposition de loi sur l’amnistie des exilés fiscaux, c’est un nouveau signal de droitisation que Jean-Luc Moudenc envoie aux Toulousains.
Depuis 2008, on connaissait le goût de Monsieur Moudenc pour la démagogie sécuritaire. Sur un sujet comme la vidéosurveillance, il n’a jamais cessé la surenchère, au mépris des éléments objectifs dont nous disposons sur le rapport coût / efficacité très faible de l’outil.
C’était sans doute insuffisant pour le président de Toulouse Avenir, qui invite à présent le maire de Nice.
A Nice, dont Monsieur Estrosi se flatte d’avoir fait un laboratoire, 624 caméras (soit une pour 600 habitants) ont été installées, pour la bagatelle de 9 millions d’euros. Elles n’ont pas empêché les vols avec violence de progresser de 20% en 2010. Cette année-là, sur les 2059 interpellations comptabilisées par l’Observatoire de la sécurité de Nice, 213 ont été réalisées avec l’aide de la vidéosurveillance… soit 0,34 interpellation par caméra. Un taux trois fois moindre que celui relevé à Lyon, où la Chambre régionale des comptes concluait déjà que « la vidéosurveillance coûte très cher et ne sert pas à grand-chose » !
A Nice, le syndicat Unité police SGP-FO s’est interrogé sur la multiplication des caméras, craignant de les voir se substituer à la présence policière, qui a pourtant permis 9 fois plus d’interpellations que la vidéosurveillance cette même année 2010 !
A Nice, Christian Estrosi a lui-même fait l’aveu de son propre échec, lorsqu’en août dernier, il reprochait au gouvernement d’avoir fait exploser la délinquance dans sa ville… 100 jours après l’arrivée au pouvoir de la gauche, et après 5 ans de sarkozisme !
En 2009, Monsieur Estrosi s’était aussi illustré par l’instauration d’un couvre-feu pour les mineurs, inapplicable faute d’effectifs policiers suffisants, assorti pour les familles des contrevenants d’une menace de suspension des aides sociales.
Ce sont donc ces « solutions » là que Monsieur Moudenc entend importer à Toulouse ? La légitime attente de nos concitoyens mérite pourtant mieux que ces galéjades démagogiques.