Le Maire de Toulouse a inscrit à l’ordre du jour du prochain conseil municipal une délibération dans le but de lancer un concours de conception et d’aménagement pour le déménagement du Parc des expositions à Aussonne.
L’investissement le plus urgent ?
Pourtant cet investissement de plus de 300 millions d’euros n’est, selon nous, pas en phase avec les attentes des habitants de l’agglomération.
En effet, il n’existe aujourd’hui pas de plan de financement sur ce projet, et ces millions d’euros à la charge du contribuable risquent de manquer pour les investissements que nous jugeons prioritaires.
Avec 300 millions d’euros, on peut refaire près de 20 fois le projet mis en œuvre pour rénover la rue Alsace-Lorraine. De quoi financer un réaménagement piétonnier du centre ville de Toulouse et des cœurs de quartier des villes de l’agglomération.
Avec 300 millions d’euros, on peut financer 15 km de lignes de tramway et engager enfin un maillage du Grand Toulouse en transports en commun. Pour rattraper ce fameux retard toulousain qui pourrit le quotidien de tant d’habitants coincés dans les embouteillages, pollue notre atmosphère, génère un volume considérable de gaz à effet de serre, et nuit à l’attractivité économique de notre territoire.
Avec 300 millions d’euros, on peut mettre en oeuvre un projet culturel de grande ampleur au sein de l’hôpital de la Grave. Un projet ambitieux qui viendrait consolider l’arc culturel Garonne.
Avec 300 millions d’euros, on peut requalifier le Canal du Midi en créant une grande voie verte de loisirs et de détente sur l’une des rives du Canal reliant les Ponts-Jumeaux au Pont des demoiselles, avec la ligne de tramway desservant la gare.
Avec 300 millions d’euros, on peut développer des équipements de proximité dans les quartiers de Toulouse et des villes de l’agglomération.
Autant de possibilités qui nous laissent penser que le déménagement du Parc des Expositions ne figure pas au chapitre des urgences. Et qu’il nous faut une visibilité complète sur les capacités de financement de la collectivité et du plan de financement du projet avant d’approuver cet investissement.
Un projet écolo ?
Aujourd’hui, le Parc des expositions est sur le point d’être desservi par le tramway. Car la ligne Garonne, dont la mise en service est prévue pour 2014, mettra l’île du Ramier à 12 minutes de la Gare SNCF, à 5 minutes de la station multimodale des Arènes, et à moins de 15 minutes des terminus des lignes A et B du métro. Cette configuration permettra aux habitants de l’agglomération de venir au Parc très facilement, en bénéficiant d’une desserte plus incitative que la voiture. Les visiteurs qui viendront de plus loin pourront choisir le TER, ou laisser leur véhicule en périphérie pour prendre les transports en commun.
Le déménagement à Aussonne nécessite un investissement supplémentaire de 14 millions d’euros, rien que pour sa desserte en tramway… Tout cela pour placer l’équipement à 30 minutes de la gare des Arènes, à 40 minutes de la gare SNCF, et à près d’une heure des terminus des lignes A et B du métro !
Les promoteurs du projet en ont visiblement conscience, puisqu’ils prévoient de créer 7500 places de stationnement….
Une amélioration de l’existant ?
Dans la première phase du projet à Ausonne, il n’est pas prévu d’agrandir la capacité d’accueil du Parc des expositions, qui est maintenue à 40 000 m2. La seule nouveauté est la construction d’une halle de conventions de 15 000 m2.
Or la création de cette salle supplémentaire et son impact sur l’économie des lieux existants (Diagora, Centre des Congrès, Zénith) ne sont à ce jour pas évalués. Il n’est pas certain que la situation d’équilibre financier soit facile à obtenir, et l’on risque d’appeler les collectivités au financement des frais de fonctionnement.
Pour toutes ces raisons, nous demandons que des études complémentaires soient réalisées sur ce projet, et que soit notamment examinée la possibilité de financer des aménagements pour améliorer le Parc existant et son environnement.