Pour commencer le Conseil communautaire du 7 novembre dernier, j’ai exprimé en propos liminaire l’inquiétude des écologistes, à l’heure où le gouvernement décide de suspendre la mise en œuvre de l’écotaxe poids lourds :
Ce qui se passe sous nos yeux est grave. Parce que la prime à la casse et à la violence n’est pas saine dans le cadre républicain. Mais aussi parce que, une fois encore, une mesure structurante et vertueuse risque d’être disqualifiée aux yeux de nos concitoyens. Disqualifiée par un montage douteux et par l’instrumentalisation politique hypocrite et irresponsable d’une bonne partie de la droite, qui surfe sur une souffrance sociale réelle – en oubliant un peu vite sa part de responsabilité. Parce que le principe de l’écotaxe, c’est celui d’une fiscalité écologique vertueuse et non punitive. Elle s’inscrit clairement dans le soutien aux logiques de transformation sur place des productions, de relocalisation de l’économie.
Ce n’est pas l’écotaxe qui est à l’origine des milliers d’emplois perdus ces dernières années dans l’agroalimentaire et l’agriculture, mais un modèle agricole et économique à bout de souffle, maintenu sous perfusion par les subventions, un modèle qui n’a tenu que par le maintien de salaires faibles et de conditions de travail critiquables dans toute la filière, sous la pression de la grande distribution.
Nous souhaitons vivement que la période de consultation ouverte par le Premier ministre permette une remise à plat de cette taxe, qui doit être améliorée pour être rendue plus juste et lisible. Et surtout mise en œuvre ! Faute de quoi les fonds qu’elle aurait permis de récolter feront cruellement défaut, notamment aux collectivités locales, et ce sont tous les contribuables qui en supporteront la charge.