Les élu.e.s écologistes de Toulouse Métropole et EELV Toulouse vont déposer une contribution à l’enquête publique ouverte jusqu’au 17 mai dans le cadre de l’élaboration du Plan Local d’Urbanisme intercommunal et Habitat de Toulouse Métropole (PLUi-H).
Dans un contexte de fort dynamisme démographique de la Métropole, nous attendions de ce PLUi-H l’affirmation d’une vision au service d’un développement urbain harmonieux et enfin maîtrisé, pour permettre à notre agglomération de tirer parti de sa croissance plutôt que de la subir. Malheureusement nous constatons que ses principales orientations risquent au contraire de perpétuer un développement contraire aux enjeux majeurs que sont la lutte contre l’étalement urbain, la cohérence entre l’urbanisation et les transports et la mixité sociale.
Nous regrettons principalement :
– L’absence de prise en compte dans ce PLUi-H de la 3ème ligne de métro, qui est le projet le plus structurant du Plan Mobilités (PDU) élaboré par ailleurs par la majorité. Alors que les expertises ont chiffré à 150 000 le nombre d’habitants supplémentaires projetés le long des 27 km du tracé, cela risque de se solder par une spéculation foncière dans les quartiers traversés. Avec à la clé des logements plus chers et une relégation des ménages les moins aisés dans les communes périphériques, dont le projet Mobilités n’améliorera pas la desserte faute de projets de transports en commun en site propre. Ce danger est renforcé par les feuilles de route mises en place pour équilibrer la production de logements à l’échelle des communes de la Métropole. Si le principe est intéressant, nous constatons une baisse de l’effort de construction de Toulouse… Les villes de la périphérie devront contribuer plus fortement, alors même que la desserte en transports ne suivra pas.
– Un risque de gentrification accrue du centre de Toulouse, avec la modification du seuil de déclenchement d’une obligation de mixité sociale, porté à 2000 m2 par opération immobilière. Seules 3 communes sur les 37 de l’agglomération disposent d’un seuil aussi peu favorable à la construction de logements sociaux. C’est préjudiciable aux objectifs de mixité sociale pourtant affichés par le projet.
– Le retour en force de la voiture en ville, avec un projet qui impose davantage de places de stationnement dans les nouveaux programmes immobiliers, y compris dans des zones pourtant bien desservies en transports en communs, comme le centre-ville de Toulouse, où 50% des ménages ne possèdent pas de voiture ! L’objectif affiché de cette mesure est de diminuer l’emprise des automobiles sur les espaces publics, mais le projet ne mentionne pas de diminution de l’offre de stationnement sur l’espace public. Et le PLUi-H ne présente aucune étude d’impact sur les conséquences économiques de cette évolution, qui va pourtant surenchérir le prix du logement dans la Métropole.
– La sanctuarisation de la hauteur maximale de construction autorisée, soit 150 mètres pour le projet de Tour Occitanie. Une hauteur démesurée et imposée suite à une modification sur mesure et non concertée du PLU de Toulouse.
Nous présenterons l’ensemble de notre contribution et débattrons de ce PLUi-H avec l’Union des Comités de Quartiers de Toulouse et le Collectif Non au gratte-ciel de Toulouse à l’occasion d’une soirée publique, le mercredi 16 mai à 20H00, à la salle municipale Osète, 6 rue du lieutenant-colonel Pélissier.