Élu Écologiste à Toulouse

Face à l’immobilisme de JL Moudenc pour répondre aux urgences sociales et environnementales (écoles, transports…), nous sommes déterminés à continuer le combat pour l’écologie

Propos liminaires au nom du groupe « Toulouse écologiste, solidaire et citoyenne » au conseil municipal du 16 décembre 2022

Monsieur le Maire, Mesdames et messieurs les élus, mesdames et messieurs,

Je voudrais d’abord revenir sur la nomination de Tarmo Peltokoski, chef de 22 ans, à la tête de l’orchestre du Capitole, qui succèdera à Tugan Sokhiev qui a démissionné au début de la guerre en Ukraine après que vous l’ayez mis sous pression pour prendre position. Ce départ du chef d’orchestre très aimé de ses musiciens et toulousains avaient créé un malaise dans notre ville. Aujourd’hui, saluons l’arrivée du jeune prodige et souhaitons-lui une belle et longue route à Toulouse.

La réussite de l’observatoire des écoles


La jeunesse à Toulouse n’a pas toute l’attention qu’elle mérite. De conseil en conseil, nous vous alertons sur la situation des écoles toulousaines : que cela soit sur les moyens de fonctionnement que vous réduisez toujours plus (baisse du taux d’encadrement du périscolaire, non remplacement des départs à la retraite d’ATSEM comme proposé dans une délibération de ce conseil, fournitures, restauration scolaire…) ou sur la situation de nos écoles (vétusté, ilots de chaleur…). Lorsque nous avons déposé un vœu de propositions en juin dernier, vous avez dénaturé celui-ci en considérant que tout ce que nous proposions était déjà fait. Je vous avais alors demandé de nous présenter un état des lieux précis de votre plan pluriannuel de réhabilitation de nos écoles et du détail du budget Education. Mme l’adjointe Lalanne de Laubadère, vous vous étiez engagée à le faire lors d’une prochaine commission, et deux cycles de commissions après, vous n’avez toujours rien présenté. Ce décalage entre votre communication et les retours que nous pouvons avoir dans de nombreuses écoles nous a amené à agir avec nos moyens pour réaliser un diagnostic de l’état de nos écoles.

Avec des parents d’élèves, nous avons donc lancé la semaine dernière l’observatoire des écoles toulousaines sur le site ecolestoulouse.fr à destination de tous les acteurs de la communauté éducative : parents d’élèves, agents, professeurs…

En une semaine, nous voyons déjà l’intérêt que suscite cet outil puisque nous avons déjà eu + de 600 connexions à ce site, des réponses pour 208 écoles différentes d’ores et déjà.

Il est trop tôt pour tirer un enseignement de ces premiers retours, mais nous voyons déjà que cela confirme des problématiques récurrentes autour de la vétusté et de l’inadaptation au dérèglement climatique ou encore des tensions sur les équipes d’encadrement notamment.

Alors que nous votons aujourd’hui le budget primitif 2023, nous aurions pu espérer notamment l’annonce d’un grand plan de réhabilitation de nos écoles et une ambition nouvelle.

Or, de manière globale, c’est bien le sous-investissement qui caractérisera le budget d’investissement de la ville de Toulouse comparée à d’autres grandes villes de France.

Pour investir davantage afin de répondre aux besoins sociaux et environnementaux, nous pensons que nous devons interpeller le gouvernement pour mettre fin au désengagement de l’Etat qui doit donner les capacités de fonctionner aux collectivités, ce sera l’objet de notre vœu en fin de conseil, mais aussi investir par un plus fort recours à l’emprunt si besoin.

Avançons sur le RER…

Concernant les transports, qui reste la priorité des politiques de notre territoire, ces dernières semaines, de nouvelles voix sont venues soutenir l’ensemble des élus locaux qui défendent l’idée d’avancer sur un projet de RER toulousain.

En effet, dimanche 27 novembre, le Président de la République a annoncé vouloir développer un réseau RER dans dix grandes métropoles dont Toulouse.

Lors d’un déplacement dans le Tarn le 2 décembre, la Première Ministre Elisabeth Borne a évoqué également ce sujet en disant « quand on voit les embouteillages à Toulouse, c’est très important de développer ce RER ».

Enfin, lors du conseil de métropole de la semaine dernière auquel vous n’avez pas pu participer pour raisons de santé, de nombreux élus, dont plusieurs de vos vice-présidents, ont rappelé leur volonté d’avancer sur ce projet de RER, sans l’opposer aux projets du réseau urbain en cours au sein de Tisséo.

Alors, M. Moudenc, allez-vous enfin sortir de votre entêtement et isolement ?

Arrêtez de dire que  » Tisséo ne peut pas cofinancer le RER toulousain car le ferroviaire est de la compétence de la seule Région.  » L’article L. 2121-3-1 du Code des Transports dit exactement l’inverse. Tisséo peut tout à fait cofinancer un service ferroviaire qui améliorerait l’offre de transport en commun sur son périmètre. D’ailleurs, Tisséo le fait depuis 30 ans puisque nous pouvons prendre les trains entre Colomiers et les Arènes avec un ticket ou un abonnement Tisséo depuis 1993. C’est vous M. le Maire, qui dans vos responsabilités d’alors, l’avez mis en place. Je sais bien que vous êtes élu depuis (trop peut-être ?) longtemps mais je ne peux pas croire que vous ayez oublié vos propres décisions pour tenter de les rendre inimaginables 30 ans plus tard… !

Pendant ce temps, les autres territoires mettent déjà le train métropolitain sur les rails… A Strasbourg, le Réseau Express Métropolitain Européen a été lancé ce dimanche 11 décembre. En 2023, de nombreuses lignes vont être cadencées à la demi-heure de 5h à 22h pour un coût supplémentaire de 14 M€/an, cofinancé par la Région et la Métropole. Ceci va être possible essentiellement en optimisant l’exploitation et la maintenance de l’existant. C’est exactement ce qu’il est proposé de faire à Toulouse, notamment par Rallumons l’Étoile, avec la proposition d’une première phase du RER toulousain.

Si le RER strasbourgeois fait un premier pas en 2023 après un accord entre Région et Métropole en 2022, pourquoi le RER toulousain ne pourrait-il pas connaître une première étape en 2024 en trouvant un accord sur des améliorations concrètes ? C’est à vous d’y répondre M. le Maire, car vous êtes à ce stade le seul obstacle à l’avancement de celles-ci.

Un amalgame scandaleux entre violence et écologie

Enfin, je voudrais revenir sur votre méthode. Celle qu’incarne à nouveau le vœu que vous mettez à l’ordre du jour.

En qualifiant d’« activistes écologistes radicaux » notamment des militants pacifistes préoccupés par l’avenir de la planète et de leurs vies, en les associant à « violence », « agressifs », vous créez volontairement une confusion entre écologie et violence ; ce n’est pas digne. Les mots ont un sens !

Vous prétendez à travers ce vœu combattre la violence, mais vous mélangez des actions pacifistes avec la violence, et vous avez-vous-même la condamnation sélective…. Si bloquer un périphérique était violent, pourquoi ne condamnez-vous jamais les blocages des agriculteurs, des motards et d’autres manifestants qui le font également ? Et si l’on parle vraiment de violence, pourquoi êtes-vous silencieux face à la violence de l’extrême droite ? Notamment quand un groupe d’extrême droite cible la réunion publique de députés FI, je veux parler des tags racistes du WE dernier dans le quartier Patte d’Oie reprenant les mots de l’attaque raciste d’un député de la République pour laquelle vous aviez été tout aussi silencieux ?!!!!

Ecologistes, nous ne nous trompons pas de camp, et sommes clairement dans celui de la République, contre l’extrême droite, en appui de toute forme d’action, dès lors – et cette condition n’est pas et ne sera jamais discutable – qu’elle est non-violente, la violence s’entendant comme l’atteinte à l’intégrité physique, la dégradation de biens mais aussi comme la violence verbale et les insultes. Là-dessus, nous ne transigeons et transigerons pas.

Notre souci, c’est qu’un certain mode de vie condamne nos vies. Le patrimoine financier de 63 milliardaires français émet autant de gaz à effet de serre que celui de la moitié des ménages français. Ils exploitent, asphyxient, et condamnent le vivant pour le reste des temps, car les destructions qu’ils organisent, et qui les enrichissent, sont irréversibles. Et ce n’est pas nous qui le disons : cela fait l’objet d’un consensus scientifique inédit dans l’histoire. Certains sont coupables de faire, certains sont coupables de ne rien faire. Le résultat à la fin est le même : c’est criminel. Il ne suffit pas de peindre en vert un monde de pollution et de destruction pour faire croire que l’on agit et penser que la population ne dira rien…

Vos outrances, à travers vos tribunes municipales ou les vœux comme celui de ce jour, en disent en réalité plus sur vous que sur nous. Ces dérapages ne font en fait que décrire vos propres angoisses. Et vos angoisses proviennent du fait que Toulouse, comme la société, change, et qu’elle remet en question un modèle que vous voulez à tout prix préserver, en tentant de dénigrer ceux qui proposent un autre modèle de société et de vivre ensemble.

Comme l’a dit la nouvelle secrétaire nationale d’EELV, Marine Tondelier, qui en subit encore plus que nous dans sa commune d’extrême droite Hénin-Beaumont, « l’adversité est un cadeau fait aux écologistes ». Car les combats que nous avons à mener pour le vivant seront toujours plus éprouvants et plus importants que les mesquineries que vous pratiquez.

Face à cela, sachez-le, nous, nous continuerons le combat. Avec la même détermination, toujours fermes sur nos valeurs, et avec la non-violence chevillée au corps. C’est ça l’écologie. C’est ça les écologistes. Des tenaces. Des non-violents. Des défenseurs et défenseuses du vivant. Et nous en sommes fiers.

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Antoine Maurice

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