Propos liminaires au nom du groupe écologiste lors du conseil municipal du 29 septembre 2023
Monsieur le Maire,
Mesdames, Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs,
Au nom du groupe écologiste, je voudrais vous parler de la jeunesse toulousaine.
Toulouse est globalement une ville jeune. En effet, l’INSEE relève que 14,6% des Toulousains sont âgés de moins de 14 ans et 32,1% des Toulousains ont entre 15 et 29 ans.
Cette jeunesse est un atout pour notre ville et son avenir. Cependant, elle représente aussi un défi pour notre collectivité qui se doit d’apporter des réponses concrètes aux besoins et aux attentes de nos jeunes et de nos étudiants… notamment de pouvoir bien vivre dans notre ville face aux enjeux écologiques et sociaux.
Je pense tout d’abord à nos tout-petits qui méritent toute l’attention nécessaire à leur bien-être, à travers notamment le réseau des crèches, et dont nous doutons aujourd’hui qu’elle soit votre priorité, nous y reviendrons lors de ce conseil.
Nos enfants dans les écoles ensuite… la rentrée scolaire a été marquée par l’inauguration en grande pompe du groupe scolaire Emilie du Châtelet, à l’architecture durable avec une cour oasis. Si nous saluons la construction de nouvelles écoles, vous avez beau communiquer sur l’éducation, qui serait la « première de vos priorités », nous ne sommes pas dupes. L’immense majorité des petits Toulousains sont scolarisés dans des écoles vieillissantes, certains bâtiments étant dans un état de vétusté avancé.
Par ailleurs, en juin dernier, des pluies importantes ont inondé 25 écoles avec d’importants dégâts à la clé tandis que la rentrée a été caractérisée par un pic de chaleur inédit en septembre. Face au dérèglement climatique à l’oeuvre, il est temps de s’atteler au chantier de l’adaptation pour réduire les vulnérabilités.
Nous renouvelons, une fois encore, notre demande de mettre en place un grand plan d’investissement pluriannuel pour la rénovation de nos écoles (bâti scolaire, cours végétalisées) avec une répartition claire des dépenses pour chaque école.
Et comment passer sous silence les 171 enfants scolarisés à Toulouse qui sont sans domicile fixe ?
La violence inouïe que vivent ces enfants et leurs familles fait honte à notre République. Elle nous fait honte. Nous renouvelons notre demande M. le Maire de vous saisir de ce sujet et de travailler avec le Préfet, pour trouver dans les plus brefs délais une solution pérenne afin d’assurer un logement décent à ces 171 enfants et leurs familles. Un Maire ne peut rester insensible au sort de tous les enfants de sa commune.
Nos étudiants ensuite… qui ont fait leur rentrée universitaire à Toulouse, deuxième ville étudiante de France.
L’inflation exceptionnelle que nous subissons impacte particulièrement le pouvoir d’achat et la capacité de nombreux jeunes, à s’alimenter, à se loger et à vivre décemment.
Vous-même contribuez à cette précarisation à travers vos choix comme la hausse des tarifs de Tisséo: +23,15% pour l’abonnement annuel étudiant.
Nous devons protéger et soutenir notre jeunesse, et ce sera le sens du vœu que nous présenterons à la fin de ce conseil.
L’actualité est aussi marquée par l’escalade de la violence observée dans nos quartiers, notamment à Empalot, ces dernières semaines à Toulouse.
Lors de la réunion que vous avez organisée récemment à Empalot, les représentants de la majorité ont pourtant essentiellement témoigné d’une autosatisfaction sur ce qui était mis en place, caméras, nombres de policiers municipaux, bref votre discours habituel… loin de répondre aux préoccupations des habitants… Vous avez quand même annoncé le recrutement d’un directeur du club de prévention, il était temps de réactiver cet outil essentiel dans nos quartiers.
Face au trafic de stupéfiants, les postures martiales et sécuritaires sont vaines.
Cela demande humilité et responsabilité.
J’ai noté que vous évoluiez récemment sur ce dossier, Monsieur le Maire, et je m’en réjouis.
La tribune transpartisane de Maires que vous avez cosignée apporte des pistes intéressantes : lancer un véritable plan national et européen de lutte contre le trafic de drogue, un travail renforcé entre Etat et Maires, une politique de prévention en matière de santé publique notamment.
Il reste important en la matière d’avoir une action globale qui ne néglige aucun aspect, toujours avec humilité, ouverture et détermination.
Je voudrais également revenir sur notre période estivale, marquée à nouveau par des fortes chaleurs, et une période de canicule.
Rappelons que la canicule tue : 409 morts en excès concernés par la canicule selon Santé Publique France soit une surmortalité de 5,4%.
Nous avons un enjeu fort de diminuer la température dans nos villes.
C’est pour cela qu’il est indispensable de préserver le vivant.
A ce sujet, l’actualité porte sur le projet d’autoroute Toulouse Castres. Dans notre ville notamment, plusieurs grévistes de la faim se mobilisent.
J’espère que vous expliquerez votre position lors du vœu que nous présentons, favorable j’imagine, étant donné qu’hier en bureau de la métropole, alors que je vous demandais votre position sur le contournement routier du canal St Martory, vous m’avez répondu que vous étiez pour la construction de nouvelles infrastructures routières, confirmant ainsi donc que vous êtes dogmatiques à défendre toujours en 2023 des projets du passé, contraires à la préservation de la biodiversité et la lutte contre le dérèglement climatique.
A Toulouse, vous avez tiré récemment un bilan très satisfait de votre plan fraîcheur de l’été.
Les ombrières ont bien sûr permis un rafraîchissement, mais l’effet sur l’ilot de chaleur est de -0,5°C donc bien inférieur à d’autres actions.
Parmi celles-ci, maximiser les plantations et le déploiement de la végétalisation est un enjeu majeur.
De votre côté, vous donnez des chiffres d’arbres plantés à ce jour, sans être capable de nous fournir les plantations nettes…abattages déduits donc, ni le contexte de plantation pour s’assurer que cela soit dans des espaces suffisants pour permettre le développement des arbres.
Ce qui est sûr, c’est que côté abattages, vous ne lésinez pas ces derniers temps : par exemple 1500 arbres coupés dans le cadre du projet de 3ème ligne (la Vache, Bonnefoy, Marengo, Côte pavée… récemment, les micocouliers du Port St Sauveur…)… ces abattages démontrent que les projets de la collectivité ne sont pas en amont pensés pour préserver les arbres centenaires existants, qui restent une variable d’ajustement, alors qu’ils sont un élément majeur de rafraîchissement indispensable face au dérèglement climatique à l’œuvre.
Je me souviens avoir dit pendant la campagne que je voulais être le Maire qui plante les arbres centenaires de demain. De votre côté, vous êtes le Maire qui abat les arbres centenaires d’aujourd’hui.
Enfin, je voudrais terminer mon propos liminaire en revenant sur la conférence de presse de rentrée de votre majorité qui s’est contentée de stigmatiser l’opposition municipale.
A mi-mandat, et au bout de 9 ans d’exercice des responsabilités, vous n’avez donc rien à dire sur la politique que vous menez ?
Juste des outrances, caricatures, pour masquer le vide de votre propre action ou vos propres turpitudes.
Face à nous qui serions selon vous des tenants de positions « populistes, ambigües et dangereuses », vous seriez les partisans des valeurs de « démocratie, autorité, laïcité ».
De quelle laïcité parlez-vous ? Celle de Jean-Michel Lattes et Jean-Baptiste De Scoraille, adjoints au Maire, qui participaient tous deux à une cérémonie religieuse à Lourdes munis de leurs écharpes tricolores, ce qui est contraire à la loi de 1905 ?
La laïcité, nous la défendons, vous la bafouez.
De quelle démocratie parlez-vous ? Celle de Laurence Arribagé, qui se permet de donner des leçons républicaines alors qu’elle est soupçonnée de tentative de déstabilisation électorale visant sa rivale aujourd’hui députée, et renvoyée pour cela en correctionnelle, pour recel de violation du secret professionnel et recel de prise illégale d’intérêts ?
Ou encore la vision de la démocratie de vous M. le Maire, qui, non content d’avoir vu la justice annuler les deux documents structurants de nos politiques (le PDU et le PLUIH), remettez en question le rôle des juges et ainsi l’Etat de droit ?
La démocratie, nous la chérissons, vous la méprisez.
Alors oui, nous élus de l’opposition, dans notre diversité et nos différences, nous restons et resterons républicains, en défendant pleinement les valeurs de la République, mais aussi notre démocratie, ici à Toulouse, comme dans notre pays. C’est pourquoi nous continuerons à jouer notre rôle, de vigilance, d’opposition mais aussi toujours force de propositions, car notre seule boussole est la justice sociale et climatique pour permettre aux Toulousaines et Toulousains, de vivre bien, de vivre mieux.