Alors qu’en cette rentrée, le coup de massue donné aux Toulousain-es va produire ses effets (hausse des tarifs municipaux et notamment la cantine scolaire, hausse de 15% des impôts, économies diverses dans les services publics…), Jean-Luc Moudenc a répondu aux questions de La Dépêche aujourd’hui.
Cette interview confirme la dualité du Maire de Toulouse dont j’ai parlé dans mon interview du 19 août dernier sur le site d’Actu Côté Toulouse.
Il n’a pas peur de dire tout et son contraire, et de faire le contraire de ce qu’il dit.
Sur les impôts, il dit : « si le gouvernement devait annuler une partie de la baisse de ses dotations, je restituerais aux Toulousains l’exact produit de ce que l’Etat nous rendrait »… Comment le croire, quand ce qu’il demande aux Toulousain-es aujourd’hui est largement au-dessus de l’impact de la baisse des dotations de l’Etat !
Pour rappel, la hausse de 15% des impôts permettra d’obtenir 30 millions d’euros de recettes supplémentaires par an alors que la baisse des dotations de l’Etat est de 12 millions en 2015.
Déplorer la baisse des dotations de l’Etat est une chose, que je partage, utiliser cet argument pour justifier une hausse massive des impôts en est une autre.
Cela démontre de mon point de vue que cette hausse des impôts n’est pas liée à une contrainte, mais à un choix politique qu’il n’assume pas.
Sur le métro, il fait croire que le débat reste ouvert mais argumente pour n’envisager qu’une hypothétique 3ème ligne plutôt que la certitude d’un prolongement de la ligne B pour lequel il s’était pourtant engagé pendant la campagne électorale.
Sur la tarification des transports, il fait mine de s’indigner de l’injustice de la tarification qu’il a défendu pendant des années (quand les écologistes étaient les seuls à défendre la tarification sociale), et pour tenter de justifier un prochain renoncement à son engagement de campagne de maintenir la gratuité pour les + de 65 ans, il s’appuie sur le rapport de la chambre régionale des comptes qui date de…2012 !!
Il démontre donc aujourd’hui qu’il a pris en 2014 un engagement électoral clientéliste auquel il renoncera.
Le mot d’ordre de la rentrée du Maire de Toulouse est « REALISER ».
Reste à savoir quoi…
En tous les cas, le double discours, la mauvaise foi et les renoncements le seront.