Une proposition de loi visant à appliquer le principe de précaution aux ondes électromagnétiques, déposée par le groupe des député(e)s EELV, devait être débattue le jeudi 31 janvier à l’Assemblée nationale.
Par un artifice procédural inédit dans le fonctionnement de l’Assemblée, le groupe socialiste s’est vu contraint de voter à la dernière minute une motion de renvoi en commission qui a bloqué de fait la discussion sur le texte.
Ce blocage est intervenu après des déclarations de la ministre de l’économie numérique renvoyant à des « peurs irrationnelles » le débat sur les risques sanitaires de l’exposition aux ondes électromagnétiques.
Faut-il en déduire que les milliers de personnes qui interpellent leurs élus locaux à l’occasion de l’implantation d’antennes, agitent des peurs irrationnelles ?
Faut-il en déduire que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qui a classifié les ondes émises comme potentiellement cancérigènes, agite des peurs irrationnelles ?
Faut-il en déduire que la mairie de Toulouse agite des peurs irrationnelles ? Car le 16 décembre 2011, le Conseil municipal avait adopté un vœu de notre groupe, en faveur d’une loi qui accorde aux maires les moyens de réguler les implantations d’antennes relais ! Vœu également adopté à l’unanimité par le Conseil de communauté de Toulouse Métropole le 29 mars 2012…
Cette régulation était pourtant l’un des objectifs de la proposition de loi, dont le texte initial avait déjà été raboté en commission, mais qui permettait au moins de jeter les bases d’une nouvelle politique en matière d’ondes électromagnétiques.
Face à une telle volte-face, nous saluons la détermination des député(e)s écologistes à exiger que des engagements clairs et datés soient pris par leurs partenaires de la majorité pour que le texte revienne au plus vite au programme de travail de l’Assemblée.