Élu Écologiste à Toulouse

Pour une ville qui protège, qui anticipe, qui respecte l’indépendance de la Justice et chérit la démocratie

Propos liminaires au nom du groupe Toulouse écologiste et solidaire lors du Conseil municipal du 27 mars 2025

Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les élus, Mesdames et Messieurs,

Nous ouvrons ce Conseil municipal alors que Toulouse subit les conséquences désastreuses de vos choix politiques injustes. Il est de notre responsabilité, en tant qu’élus d’opposition, d’alerter et de dénoncer vos décisions qui pénalisent directement les Toulousaines et les Toulousains.

1. Finances et services publics : l’imposture de M. Moudenc

M. le Maire, vous vous présentez souvent comme un bon gestionnaire, mais la réalité est tout autre. Aucun budget supplémentaire ne sera voté pour 2025 dans ce conseil municipal, alors même que les recettes sont connues et que la loi de finances est adoptée. Cette absence de réajustement budgétaire masque en réalité une gestion contestable.

Plutôt que d’assumer vos choix, par opportunisme, vous instrumentalisez les finances pour justifier des coupes brutales dans les services publics et les subventions aux associations :

  • Fermeture de bibliothèques, comme celle de Bagatelle, et réduction des moyens alloués dans l’ensemble du réseau, laissant les Toulousains avec un accès de plus en plus restreint à la culture.
  • Réduction de 60 % du budget des centres culturels.
  • Privatisation rampante du service public de la petite enfance, avec une baisse du nombre de crèches publiques et l’augmentation des crèches privées lucratives, fragilisant l’accès à un accueil de qualité pour tous.
  • Coupes massives dans les subventions : -40 % pour la culture, -20 % pour les associations sportives. Autant de structures qui font vivre nos quartiers et notre cohésion sociale.

Derrière ces coupes budgétaires, ce sont des familles qui peinent à trouver une place en crèche, des enfants privés de bibliothèques, des associations culturelles et sportives qui menacent de disparaître. La mobilisation en marge de ce conseil municipal résonne cruellement en ce sens et nous leur apportons tout notre soutien.

À cela s’ajoute la braderie du patrimoine toulousain. Vous vendez la ville par petits bouts, tout en louant à prix d’or des locaux pour les services municipaux. L’exemple de la vente de l’hôtel Saint-Jean où se trouvait la Ligue des Droits de l’Homme illustre cette logique court-termiste : cette association historique est expulsée sans solution alternative !

Votre politique d’austérité non justifiée étouffe la vie associative et démantèle nos services publics.

Face à cela, nous resterons les défenseurs de la vitalité associative et du service public ; en ce sens, nous défendrons notamment aujourd’hui un vœu pour un accès universel au service public gériatrique, face au vieillissement de la population et au développement de la maladie d’Alzheimer. Nous présenterons également un vœu ambitieux pour s’attaquer réellement aux violences sexuelles et sexistes subies par les femmes à Toulouse comme ailleurs.

2. Effondrements d’immeubles : un maire qui se déresponsabilise

Il y a un an, un immeuble s’effondrait rue Saint-Rome.

Il y a un an, nous vous proposions en conseil municipal :

  • De lancer une étude préalable pour une Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat (OPAH), afin d’expertiser l’état du bâti ancien à Toulouse et d’intervenir y compris de manière coercitive.
  • D’exercer pleinement vos pouvoirs en matière de sécurité des logements, avec plus de prévention et des moyens renforcés.
  • D’instaurer un permis de louer dans les zones les plus concernées par l’habitat dégradé.

Depuis un an, vous avez certes repris notre proposition du permis de louer et vous avez enfin lancé une étude pour une OPAH, alors qu’Europolia le préconisait depuis 2019.

Mais malgré ces avancées tardives, la réalité est inquiétante : 374 signalements d’immeubles menaçant ruine, et seulement 3 personnes pour assurer leur suivi !

Et donc, depuis un an, votre action reste minimale.

Vous ne pouvez pas continuer à agir en réaction, au gré des effondrements et des urgences. Nous demandons des moyens humains renforcés et une véritable politique proactive pour éviter de futurs drames.

3. L’A69 et la prise de position anti-juges de M. Moudenc

Enfin, je veux revenir sur vos récents propos contestant la suspension des travaux de l’A69 par le tribunal administratif de Toulouse, projet dont je rappelle que vous avez refusé par trois fois d’en débattre dans nos instances démocratiques en ne mettant pas à l’ordre du jour un vœu que nous avions déposé.

C’est une nouvelle attaque inacceptable contre l’État de droit. Vous attisez la remise en question de nos valeurs fondamentales en attaquant notre justice et son indépendance.

Ce fut le cas au moment de l’annulation du PDU et lorsque vous avez remis en question la décision de justice d’annulation du PLUIH en parlant d’« une décision qui piétine la volonté du peuple » amenant le tribunal administratif à réagir publiquement, fait extrêmement rare, pour vous rappeler  qu’ « en vertu de l’article L.2 du code de justice administrative, « les jugements sont rendus au nom du peuple français ».

En 2023, vous aviez également déclaré sur un média d’extrême droite que « l’autorité républicaine, perçue comme laxiste, impuissante” n’avait “plus le dernier mot… le dernier mot c’est le juge qui l’a, c’est la loterie, soit on tombe sur un juge qui a une certaine idée, ou alors on tombe sur un juge empreint d’idéologie, et à ce moment-là on peut avoir beaucoup de complaisance à l’égard de ces activistes ».

Le 8 mars dernier, journée internationale des droits des femmes, vous avez préféré vous exprimer à la manifestation pro A69 à Castres plutôt que de prendre la parole à Toulouse à la manifestation pour les droits des femmes.

Vous affirmez, dans votre discours lu à Castres, que « c’est aux élus qu’est donné le mandat de décider de l’intérêt général », que « la tentation est forte pour certains magistrats de se substituer aux élus », niant ainsi la place fondamentale de la justice dans notre démocratie.

Quand une décision vous arrange, elle veille bien à l’application du droit. Quand elle vous déplaît, elle devient politique ou idéologique.

Or, en démocratie, la Justice est un des piliers dans l’équilibre des pouvoirs, et les juges sont aussi garants de l’intérêt général.

Attaquer des décisions de justice en tant qu’élu et a fortiori premier magistrat de notre ville, c’est franchir une ligne rouge.

Votre fonction devrait vous amener à prendre acte des décisions de justice, défendre l’indépendance des juges et la justice, et non les piétiner.

Jusqu’où seriez-vous prêt à aller pour imposer des projets controversés ne respectant pas le droit ?

Nous sommes et restons pour notre part, profondément attachés à la démocratie et à l’État de droit.

Conclusion

Face à l’austérité budgétaire que vous imposez, face à votre inaction sur les immeubles menaçant ruine, face à vos dérives populistes,

Nous porterons avec détermination une autre vision pour Toulouse :

  • Une ville qui protège, avec des services publics renforcés et une vie associative riche,
  • Une ville qui anticipe, la préservation du patrimoine comme celle de notre environnement
  • Une ville qui respecte l’indépendance de la Justice et chérit la démocratie.

Je vous remercie.

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Antoine Maurice

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