Pour que les violences cessent, il faut aller plus loin que la seule communication : depuis 2017, ce sont plus de 350 femmes qui ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en France.
Les solutions pour éradiquer les féminicides sont connues de longue date et les dispositions déployées en Espagne donnent un aperçu de ce qui est applicable immédiatement pour protéger les victimes. Un rapport du Haut Commissariat à l’Égalité les avait listées en novembre 2018 : il chiffrait les besoins à 500 millions d’euros supplémentaires au minimum. Or, Marlène Schiappa ne propose qu’un fonds d’un million d’euros, des expérimentations dans trois territoires et la mise en valeur de quelques initiatives “innovantes”… Ce qui semble assez anecdotique au vu de l’urgence dénoncée par les associations.
Cette inaction confine au mépris. Ce sont les associations qui se tiennent aux côtés des victimes et de leurs familles. Ce sont les militantes qui travaillent à recenser les féminicides. Ce sont les militantes qui organisent, dans un contexte tendu, l’hébergement d’urgence de celles qui sont en danger. Ce sont les militantes qui accompagnent dans les commissariats celles qui ont, trop souvent à raison, peur d’être jugées par la police. Ce sont les militantes qui assurent le soutien émotionnel face à ces drames. Ce sont, hélas, les militantes qui dénoncent le burn-out qu’elles vivent à force de compenser les défaillances de l’État. Ce sont, enfin, les militantes qui proposent, depuis des années, des solutions pour en finir avec ce comptage macabre.
Pour parer au plus urgent, il est temps que les forces de l’ordre soient formées à accueillir ces plaintes, que les places supplémentaires promises pour accueillir les victimes qui le souhaitent et les soustraire à leurs bourreaux soient enfin créées, que les bracelets d’éloignement soient immédiatement activés et que les téléphones d’urgence sortent enfin des placards où ils sont cantonnés. Enfin, et sur le long terme, des moyens doivent être déployés pour soutenir l’accompagnement des victimes et mettre en place une éducation à l’égalité dès le plus jeune âge.
Soutenons la demande du collectif Nous Toutes, #1milliardpas1million.
Les responsables socialistes ne veulent pas d’un débat public
A l’occasion du Conseil communautaire de ce jeudi 17 mars, les élus écologistes ont déposé un vœu en faveur de l’organisation d’un débat public concernant le devenir du site de Francazal, géré depuis janvier par la société SNC-Lavalin. Nos partenaires socialistes lui ont opposé une fin de non-recevoir.