A l’occasion du Conseil municipal de rentrée, les élu-e-s écologistes ont souhaité que le Conseil municipal de Toulouse prenne position sur le dossier des ballastières de Braqueville, en demandant à l’Etat d’engager leur dépollution et de financer la réhabilitation du site.
Alors que Toulouse commémore aujourd’hui le douzième anniversaire de l’explosion d’AZF, 4 700 tonnes de nitrocellulose y restent entreposées. Or cette poudre explosive, immergée depuis les années 1920, fait peser un risque persistant sur notre agglomération.
Placé sous la responsabilité de la Direction Générale de l’Armement (DGA), le site attend depuis longtemps d’être dépollué. Beaucoup d’annonces ont été faites par l’Etat au cours de ces dernières années, repoussant sans cesse la mise en oeuvre d’une solution. Le 1er juillet, lors de la réunion du Secrétariat permanent pour la prévention des problèmes industriels (SPPPI), 2 options ont été envisagées par la DGA :
– La dépollution. Soit par l’utilisation d’un procédé thermique, qui consisterait à brûler la nitrocellulose hors du site, et dont le coût s’élèverait à 40 millions d’euros. Soit par une biodégradation sur place, selon un procédé actuellement en phase d’expérimentation.
– L’hypothèse d’un maintien des ballastières a également été évoquée. Il s’agirait alors de mieux sécuriser le site afin de laisser la nitrocellulose dans ces lacs.
Après des années d’atermoiements, on peut craindre que l’Etat choisisse la solution la moins onéreuse, celle du maintien des ballastières, renonçant ainsi à la dépollution du site.
Pour notre collectivité comme pour les riverains et l’ensemble des usagers de ces quartiers, ce choix serait irrecevable. Car près de 4 000 personnes travaillent déjà sur l’Oncopole, à proximité immédiate des ballastières. Et la ZAC a vocation à accueillir des activités et des salariés toujours plus nombreux. Les syndicats de salariés de l’Institut universitaire du cancer ont d’ailleurs attiré l’attention des décideurs sur la proximité des ballastières, refusant leur transfert vers l’Oncopole tant que la dépollution n’aurait pas eu lieu.
De plus, le site de Braqueville présente un intérêt écologique et patrimonial non négligeable. Il s’inscrit dans un espace classé Natura 2000. C’est un habitat à préserver pour la faune et la flore des abords du fleuve. Mais le maintien des ballastières anéantit toute possibilité de valoriser ce patrimoine et interdit toute fréquentation de cet espace naturel remarquable. La non dépollution des ballastières a d’ailleurs abouti à l’exclusion de ce site du périmètre du projet de réserve naturelle régionale Confluence Garonne – Ariège.
Pour toutes ces raisons, nous avons voulu que notre municipalité appelle l’Etat, responsable de l’entreposage de ces produits au début du siècle dernier, à prendre ses responsabilités en décidant enfin d’assumer la dépollution totale du site.
Ce voeu a été adopté hier à l’unanimité par le Conseil Municipal de Toulouse.