Élu Écologiste à Toulouse

Concertation sur le devenir du site de Guillaumet (ex-CEAT) : notre contribution

Toulouse Métropole va acquérir dans le courant de l’année 2016 le site Guillaumet (ex CEAT) pour y réaliser un projet urbain de vaste ampleur qui conjugue logements, commerces et équipements de quartier.

Une concertation est en cours (jusqu’au 16 juin) pour recueillir l’avis des habitants de Toulouse et de la Métropole. Nous vous invitons à donner votre avis en déposant votre contribution dans le registre ouvert par Toulouse Métropole.

Contribution des élu-e-s écologistes de Toulouse Métropole et d’Europe Ecologie – Les Verts Toulouse

Introduction

Le devenir du site Guillaumet est important pour l’avenir de notre agglomération et l’évolution de la qualité de vie dans les quartiers de Jolimont, la Roseraie et Plana. La décision de la collectivité d’acquérir les 13,2 hectares auprès de l’Etat doit être la garantie d’une maîtrise publique plus importante du devenir du site. Un projet exemplaire doit voir le jour sur cette parcelle pour concilier le développement urbain et les attentes des Toulousains riverains du site. Cette contribution veut aller dans ce sens et proposer des pistes constructives pour l’espace soumis à la concertation.

1 / Une maitrise publique du projet

Les élu-e-s écologistes considèrent que l’opération urbaine sera d’autant plus maitrisée par la collectivité que sa mise en oeuvre sera prise en charge par les outils publics adaptés. C’est pour cette raison que nous souhaitons que les élu-e-s de Toulouse Métropole fassent le nécessaire afin qu’un opérateur public tel que la Société d’Economie Mixte (SEM) Oppidea puisse candidater pour une concession de l’opération urbaine.

Une opération privée ne permettrait pas un partenariat de même nature, la collectivité ne serait pas assurée de pouvoir prendre part de la même manière à la sélection des opérateurs et des projets mis en oeuvre. La maîtrise serait limitée juridiquement aux éléments contractualisés.

Ce point nous semble fondamental pour la suite du projet urbain et doit être intégré dans la réflexion dès la rédaction du cahier des charges.

2 / L’occasion d’élaborer un plan guide pour le quartier

La maitrise de l’évolution urbaine ne peut être limitée aux 13,2 hectares du site. Les élu-e-s écologistes considèrent que la mutation urbaine du quartier mérite d’être encadrée au-delà du simple périmètre de la parcelle qui fait l’objet de la cession. Les interventions dans les réunions de concertation font remonter une inquiétude pour les mutations d’un certain nombre de parcelles aux alentours du périmètre, qui viennent s’ajouter aux opérations récemment livrées et aux logements programmés sur le site Guillaumet.

Nous préconisons l’élaboration d’un plan guide pour le développement du quartier sur un périmètre d’une cinquantaine d’hectares.

Ce plan guide urbain permettrait d’encadrer et de coordonner l’évolution urbaine du quartier. Il servirait de base de discussion avec les opérateurs dans le cadre de l’attribution de permis de construire. Il serait un outil pour l’évolution de la réglementation urbaine dans le quartier et la mise en place d’emplacements réservés pour les modes doux et les continuités écologiques.

Nous constatons à cette occasion que les chiffres pris en compte pour le dimensionnement des équipements publics ne tient pas compte des constructions à venir en dehors du périmètre du site Guillaumet. Le plan guide urbain serait un instrument de prospective et de programmation pour les thématiques de l’urbanisme, de la mobilité et des services publics.

Ce plan guide pourrait intégrer le travail déjà réalisé sur les mobilités au niveau du quartier Plana et consoliderait les acquis des concertations précédentes sur le quartier.

A noter que les opérations urbaines d’ampleur pourraient ainsi participer au financement des infrastructures publiques rendues nécessaires. Cela permettrait d’alléger la charge pour le contribuable.

3 / Des outils pour la maitrise et la coordination des évolutions urbaines avoisinantes

Ce plan guide urbain pourrait s’imposer aux opérateurs du site Guillaumet et coordonner les prescriptions urbaines des abords du site. Mais pour donner plus de poids à la collectivité dans la discussion, nous souhaiterions que Toulouse Métropole mette en place un périmètre de sursis à statuer autour du site Guillaumet. Ce périmètre permettrait à la collectivité de ne délivrer les permis de construire qu’à condition que les permis intègrent les préconisations urbaines de la collectivité.

4 / Une évolution urbaine mesurée, des épannelages diversifiés

Les élu-e-s écologistes préconisent une évolution urbaine contrôlée du quartier. La question de la hauteur des constructions doit être examinée avec soin et attention. Nous sommes favorables à l’élaboration d’un plan de masse qui prenne en compte le respect du tissu urbain existant et du tissu pavillonnaire.

Nous ne sommes pas favorables à la construction de bâtiments qui entrent dans la catégorie des immeubles de grande hauteur (IGH), car ces bâtiments couteux engagent des coûts de construction et de fonctionnement importants.

Nous souhaiterions un niveau de hauteur diversifié et un travail poussé sur les orientations bioclimatiques. Nous préconisons un cahier des charges contraignant pour le recours aux énergies renouvelables, la prise en compte de la biodiversité et la qualité des espaces publics.

5 / Une continuité écologique, des espaces verts de qualité

Le site Guillaumet est situé sur un corridor écologique qui relie la zone verte des Argoulets (qui jouxte l’Hers) et les berges du Canal du Midi. La préservation de corridors écologiques nous semble fondamentale sur ce projet urbain et semble absente des documents de diagnostic soumis à la concertation.

La construction d’espaces verts sur le site Guillaumet permettrait en outre l’amélioration de la qualité de vie des riverains et futurs habitants, mais aussi la prise en compte des effets du réchauffement climatique par la préservation d’espaces non-bâtis.

Le projet urbain doit veiller à ne pas aggraver l’imperméabilisation des sols et favoriser une gestion écologique des eaux pluviales.

6 / Une mixité sociale diffuse

Les élu-e-s écologistes souhaitent que la métropole s’oriente le plus rapidement possible vers l’objectif des 25 % de logements sociaux fixés par la loi. C’est la seule façon de répondre durablement à la crise du logement. Pour atteindre cet objectif nous préconisons de construire les futurs logements sociaux de la manière la plus diffuse possible.

Nous souhaitons que le cahier des charges du site Guillaumet inscrive l’obligation de réaliser des îlots mixtes sur l’opération nouvelle. La contrainte pour les opérateurs sera de faire coexister des opérations de logement social, d’accession sociale à la propriété et de logements libres.

Nous souhaitons que la collectivité puisse encourager l’installation de propriétaires occupants dans une proportion importante. Actuellement, 70 % des logements construits dans l’agglomération sont vendus à des investisseurs, une telle proportion ne nous semble pas souhaitable sur le site de Guillaumet.

7 / Un accompagnement en matière de service publics

Les élu-e-s écologistes considèrent que cette opération peut être l’occasion d’un renforcement des équipements publics sur le quartier. Il nous semble judicieux de programmer un équipement public intergénérationnel dans l’opération nouvelle.

Les écoles actuelles atteindront bientôt leurs limites d’extension et le développement doit être anticipé au-delà de la simple croissance démographique liée aux constructions du site Guillaumet.

Nous préconisons la réalisation d’un centre social, qui pourrait intégrer les besoins scolaires ainsi qu’un établissement d’accueil pour personnes âgées.

Les équipements sportifs doivent être sauvegardés et rénovés, nous préconisons une attention particulière pour la continuité de l’offre en direction des usagers des structures sportives pendant la durée des travaux de rénovation ou de relocalisation des installations existantes.

8 / Une relance des projets d’habitat participatif

Les élu-e-s écologistes soutiennent activement les opérations d’habitat participatif initiées dans plusieurs communes de l’agglomération. Ces opérations permettent une implication forte des nouveaux arrivants dans un quartier et peuvent être vectrices d’une mixité sociale et intergénérationnelle exemplaire. De telles réalisations ne peuvent voir le jour que si la collectivité les encourage et identifie des terrains adaptés à ces réalisations.

A ce jour, des opérations sont livrées ou en cours de construction, mais aucune n’a été relancée dans la Ville de Toulouse depuis 2014. Nous encourageons Toulouse Métropole à inscrire dans son cahier des charges cette volonté, afin de faire en sorte que le futur aménageur programme 10 % des logements en habitat participatif.

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Antoine Maurice

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