Ce mercredi 15 septembre, le gouvernement de Manuel Valls a obtenu de peu le vote de confiance: moins de 20 voix de différence…
Je regrette vraiment que l’unanimité du groupe ne se soit pas faite sur un vote contre. A la question simple – accordez-vous votre confiance au Gouvernement de Manuel Valls ? – la réponse devait également être simple : non.
Le pouvoir n’est aujourd’hui pas écologiste.
L’écologie est la grande absente du discours du Premier ministre : protection de l’environnement et de la biodiversité, transition énergétique, investissement dans les filières industrielles d’avenir… à quelques mois de l’organisation de la Conférence Climat à Paris, pour retrouver la confiance, nous attendions des actes forts engageant une transition vers un nouveau modèle de développement.
Le pouvoir n’est aujourd’hui pas plus de gauche, au sens où, sans développer, il est marqué par l’injustice.
Manuel Valls et son gouvernement sont forts avec les faibles (les sans-papiers, les roms, les intermittents, les chômeurs, les zadistes, les locataires…) et faibles avec les forts (la finance, le MEDEF, les lobbys…).
Certes, le vote uniforme de nos parlementaires donne de la lisibilité sur le refus des écologistes d’accorder la confiance à ce gouvernement, plutôt que le vote éclaté en trois tiers que l’on pouvait craindre.
C’est la seule satisfaction que l’on peut retenir de cette étape.
Cette séquence n’est en tous les cas pas une fin en soi.
Il nous faut désormais constituer la transition vers une nouvelle séquence qui ne se résume plus à être dans l’opposition ou la défense, mais la proposition.
Et les chantiers sont immenses.
* Elaborer la VIème République : non pas comme un slogan d’appel à une coalition de rejet, mais un projet construit et partagé, car la crise démocratique que nous vivons est telle que cette remise à plat est désormais vitale.
* Construire un budget 2015 alternatif, qui nous permette de démontrer qu’une alternative est possible et qu’il n’y a pas qu’une seule politique ou le chaos.
* Préparer la Conférence Paris Climat 2015 qui doit être l’occasion, au-delà des nécessaires engagements internationaux contre le réchauffement climatique, de construire les convergences d’initiatives citoyennes, écologistes et solidaires
…
Entre l’accompagnement d’une social-démocratie devenue social-libérale et la fusion dans le front d’une radicalité stérile, il y a l’invention de la social écologie qui propose une alternance post-productiviste capable de répondre aux enjeux et maux du XXIème siècle.
C’est ce projet, ce mouvement qu’il convient de faire émerger, en rassemblant celles et ceux qui, d’où qu’ils et elles viennent, partagent ces valeurs, et veulent construire ensemble le chemin d’une nouvelle espérance.