Élu Écologiste à Toulouse

Toulouse mérite mieux que la fermeture : réaffirmer la transparence et la démocratie

Propos liminaires au nom du groupe Toulouse écologiste et solidaire lors du Conseil municipal du 26 novembre 2025

Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les élus, Mesdames et Messieurs,

Aujourd’hui, je veux vous parler d’un enjeu essentiel : la démocratie locale et la transparence.
 Parce que lorsque la démocratie recule, tout vacille : les droits, les contre-pouvoirs, les services publics, et la confiance des citoyens.

Or, réunion après réunion, nous voyons s’installer un climat de fermeture, de contrôle, parfois même de dissimulation.
 Ce ne sont pas des faits isolés, mais un système.
 Un système qui, Monsieur le Maire, ne protège pas Toulouse : il l’enferme.


Accès des partis aux salles municipales : une restriction sans précédent

Le 26 septembre, vous avez retiré 19 salles municipales de l’accès aux partis politiques.
 Des salles culturelles, sociales, souvent les seules accessibles dans certains quartiers comme Bellefontaine.
 C’est un frein direct à la participation démocratique.

Et aujourd’hui, vous retirez aussi le Hall 8, l’une des rares salles de grande capacité.

Dans une démocratie locale saine, on ne restreint pas l’accès des partis :
 on garantit les mêmes droits pour tous.

Nous vous avons demandé de retirer cette délibération et d’ouvrir une réunion pour rétablir une liste de salles accessibles dans chaque quartier.
 Vous ne nous avez pas répondu.

Si vous persistez, Toulouse aura franchi un cap inquiétant : celui d’une démocratie qui recule.


Commissions sans documents : l’information confisquée aux élus

Plusieurs commissions récentes se sont tenues sans que les élus aient reçu les délibérations en amont, parfois même pas le jour J.

Comment travailler, comment voter sérieusement sans information préalable ?

C’est contraire au règlement intérieur, contraire aux principes des collectivités locales, et contraire au respect dû aux Toulousains.

La transparence n’est pas une option.
 Et aujourd’hui, elle fait défaut.


Annulation des élections professionnelles : un séisme démocratique

La Cour administrative d’appel a annulé les élections professionnelles de la mairie, de la métropole et du CCAS pour rupture d’égalité entre agents.

C’est un fait majeur, inédit, qui remet en cause la légitimité de l’instance représentative de milliers d’agents.

Vous avez dit « prendre acte ».
 Mais la démocratie sociale est aujourd’hui suspendue, et les agents s’inquiètent.

Les syndicats vous demandent d’organiser rapidement de nouvelles élections.
 Et vous ne répondez pas clairement sur :
 – le calendrier,
 – les modalités,
 – les garanties.

Se pourvoir en cassation ne suspend ni le besoin démocratique, ni le droit des agents à être représentés.

La démocratie interne n’est pas un détail juridique : c’est une responsabilité politique, et elle n’est pas assumée.


Ipsophène, PFAS et dangers sur le Ramier : opacité sur un site à risque

Depuis plus d’un an, nous alertons sur l’installation d’une usine de paracétamol classée Seveso sur l’Île du Ramier.

Un nouvel arrêté autorise désormais :
 – près de 200 tonnes de produits à toxicité aiguë,
 – 100 tonnes de PFAS,
 – des rejets sans étude d’impact,
 – le tout en zone inondable, au cœur de quartiers denses.

Après AZF, Toulouse s’était promis un « plus jamais ça ».
 Comment défendre l’implantation d’activités chimiques dangereuses sur le même périmètre ?
 Comment accepter un projet qui augmente les risques tout en affaiblissant les garanties ?

Associations, comités de quartier, citoyens alertent.
 Et pourtant, rien.

Encore une fois : l’opacité domine, au détriment de la sécurité des Toulousains.


Expulsion des associations (Sourds de Tolosa)

Vous avez informé l’Association des Sourds de Tolosa qu’elle serait expulsée en 2027.
 Une association historique, essentielle, fondée en 1968.

Après l’expulsion de plusieurs associations, dont la Ligue des Droits de l’Homme, vous poursuivez une politique d’éviction des acteurs associatifs.

Votre adjoint écrit qu’il n’y a « aucune stratégie d’expulsion ».
 Mais les faits disent l’inverse : les associations sont évincées les unes après les autres.

Nous vous demandons de publier la liste des associations déjà expulsées et celles que vous prévoyez d’expulser, souvent pour vendre les locaux.

Pour nous, ce n’est pas de la gestion patrimoniale :
 c’est une fragilisation de notre tissu associatif, pilier du lien social et culturel.


La tragédie de Marseille et le combat d’Amine Kessaci

À Marseille, Amine Kessaci vient de perdre un second frère, assassiné parce qu’il combat le narcotrafic.
La France entière, comme ici à Toulouse, s’est recueillie samedi en hommage.

Ses mots résonnent ici :

« Le trafic prospère quand la solidarité s’effondre,
 quand les écoles manquent de moyens,
 quand la santé mentale est abandonnée,
 quand les services publics se délitent. »

Ce qu’il dit de Marseille pourrait être dit dans tant de villes, y compris Toulouse.

La lutte contre le narcotrafic est aussi sociale et sanitaire.
Oui, il faut renforcer les enquêtes pour s’attaquer aux réseaux criminels.
Mais la réponse sécuritaire ne peut pas être la seule.

Les 1 000 caméras que vous annoncez par exemple, n’empêcheront jamais les trafics.
Elles ne remplaceront pas la prévention, les éducateurs, les services publics, la santé.

Comme le dit Amine Kessaci, l’amélioration du cadre de vie, c’est la base.
 Redonner de la dignité et du sens aux quartiers, c’est cela qui permet de tenir debout.

La sécurité, c’est d’abord la dignité.
Et cette dignité recule.


L’entrée en campagne du Maire : une vision du passé

Votre entrée en campagne se fait sous le mot d’ordre « protéger Toulouse ».
Protéger son identité, son attractivité, son avenir.

Ce vocabulaire dit tout :
 une ville perçue comme un capital à défendre, un décor à préserver, davantage qu’une ville à vivre.

Votre vision repose sur :
 – la compétition entre métropoles,
 – les grands équipements comme l’extension du Stadium,
 – les caméras comme solution magique.

C’est une vision du passé.
 Une vision de repli.
 Une vision de contrôle.

Nous, écologistes, avec les forces citoyennes et de gauche, proposons autre chose :
 – une ville à vivre, pas une ville-vitrine ;
 – une ville qui respire, pas une ville qui s’endurcit ;
 – une ville qui associe, pas une ville qui exclut ;
 – une ville qui voit l’avenir comme une chance, pas comme une menace.

La vraie protection, c’est de préparer la ville aux canicules, aux inégalités, aux crises sociales.
 De renforcer les services publics, les écoles, la santé, le logement, les liens sociaux.
 De donner du pouvoir d’agir aux habitants et aux associations.


Monsieur le Maire, chers collègues,

Toutes les alertes que je viens d’évoquer sont des signaux forts d’un affaiblissement démocratique.
 Elles composent un même récit : un récit de fermeture, de défiance, d’absence d’écoute.

Nous proposons, nous, un autre chemin :
 celui de la confiance, de la transparence, du débat démocratique,
 de la ville qui respire
 et de la ville qui rassemble.

Partager sur :

Partager sur facebook
Facebook
Partager sur twitter
Twitter
Partager sur whatsapp
WhatsApp
Partager sur telegram
Telegram
A lire aussi

Articles Similaires

Inefficace et dangereux

Communiqué d’Antoine Maurice, conseiller municipal (EELV) de Toulouse, élu du secteur Toulouse-centre et membre de la Commission des libertés publiques.

Une recherche précise ?

utiliser le formulaire de recherche !

Antoine Maurice

X