L’exposition internationale « Carrot City » est installée à Toulouse Métropole jusqu’au 14 juillet et je suis heureux d’avoir accueilli hier soir, au Muséum d’histoire naturelle de Toulouse, les deux commissaires de cette exposition, tous deux venus de Toronto : Joe NASR et June KOMISAR.
C’est en effet à l’université de Ryerson à Toronto, où enseignent Joe et June, que cette exposition est née pour faire ensuite escale à New-York, Casablanca, Berlin, Paris, et plus récemment à Strasbourg et à Lyon, s’enrichissant au fil de ses haltes.
C’est donc un honneur pour notre métropole de l’accueillir à notre tour, simultanément :
• à Blagnac, dans le quartier Andromède,
• à Toulouse, aux Jardins du Muséum et au Carré de la Maourine à Borderouge.
En donnant à voir des projets innovants d’agriculture en milieu urbain provenant des 4 coins du monde, l’ exposition Carrot City pose des questions fondamentales, partagées par d’autres grandes métropoles de la planète qui concentrent aujourd’hui plus de la moitié de la population mondiale :
• Quelle est la place de l’agriculture en ville ?
• S’agit-il d’une nécessité ou d’un agrément ?
• Comment l’agriculture peut-elle structurer de nouveaux projets urbains ?
Les territoires urbains sont en effet en première ligne de la transition écologique, sociale et économique de nos territoires, et doivent en particulier trouver des réponses à la question : « Comment des espaces en milieu urbain peuvent-ils être utilisés pour des projets de production alimentaire ? »
L’ambition de la conférence était d’explorer ces différentes questions en deux temps.
Tout d’abord, grâce à l’expertise de nos intervenants :
* Heike TRENTZSCH, initiatrice de la venue de Carrot City sur Toulouse Métropole, fondatrice et directrice de Mipygreen, qui a assuré l’animation de la table ronde.
* Joe NASR et June KOMISAR, enseignants à l’université de Ryerson – Toronto et commissaires de l’exposition Carrot City,
* Olivier BORIES, enseignant-chercheur, maître de conférences en Aménagement de l’espace (École Nationale de la Formation Agronomique, Laboratoire de recherche Dynamiques Rurales).
qui ont exposé des expériences menées à Boston, Montreal, Toronto et ailleurs… montrant ainsi l’évolution, et l’innovation en matière d’agriculture.
Puis, sous forme d’un débat avec la salle qui comptait experts, technicien-ne-s, chercheurs-euses, enseignant-e-s, étudiant-e-s, institutionnels, membres d’associations et habitant-e-s particulièrement investis sur ce sujet.
Toulouse Métropole s’est interrogée sur son rôle en la matière.
La Communauté urbaine, sous mon impulsion, a voté en mai 2012 une Charte pour une agriculture durable en territoires périurbains, visant à redonner toute sa place à l’agriculture locale dans une vision structurante du territoire métropolitain : valorisation du territoire, des hommes et des produits, respect de l’environnement et de la santé.
Cette initiative confirme la place et le rôle importants que les élus de Toulouse Métropole souhaitent donner à l’agriculture dans le développement équilibré du territoire, qui est couvert, rappelons-le, par cette activité sur environ le 1/4 de la surface du territoire communautaire.
La Communauté urbaine a donc fait le choix d’une agriculture durable : économiquement, socialement et sur le plan environnemental, qui doit répondre à 5 défis :
• Agir sur la planification et le foncier, préalable indispensable,
• Considérer l’agriculture comme une activité économique et alimentaire avant tout
• Donner la priorité au maraîchage et développer les produits locaux
• Diversifier les productions, en renforçant notamment l’agriculture biologique
• Développer une démarche de qualité et de l’innovation, technique mais aussi sociale
Dans ce cadre, plusieurs actions concrètes sont déjà à l’œuvre.
Certaines mobilisent de nombreux partenaires du monde agricole.
D’autres développent davantage le lien social entre habitants comme sur les jardins partagés.
Deux actions sont présentées dans l’exposition Carrot city et seront ambassadrices de notre territoire dans les futures escales de l’exposition :
• le maintien de l’exploitation maraîchère Bordebio à Toulouse, dans le quartier Izards Trois Cocus, maintenant ainsi une activité agricole biologique avec vente directe au sein d’un futur éco-quartier,
• la réhabilitation de la Ferme de Salsas à Quint-Fonsegrive, en valorisant à la fois l’activité agricole sur ce site (maraîchage, petit élevage) et en promouvant des activités citoyennes socio-éducatives (pâturage de moutons notamment)
D’autres sont en cours, parmi lesquelles :
• A Sesquières, une étude a été lancée pour aménager l’exploitation Bellerive en ferme pédagogique,
• Toujours à Toulouse, la reconversion en agriculture biologique de terres entretenues par la Régie agricole municipale, exploitant aujourd’hui au total près de 300 ha,
• Sur Blagnac, il s’agit de pérenniser 135 ha de maraîchage sur le secteur des Quinze sols, et accompagner sa diversification
• Un projet de parc agricole et naturel de 220 ha est lancé à Pin Balma.
Ces actions territorialisées s’articulent avec des actions thématiques renforçant les collaborations de Toulouse Métropole :
• avec les acteurs du foncier, comme la SAFER et Terres de liens,
• avec les acteurs économiques, de l’économie sociale et solidaire comme le Réseau Cocagne avec qui nous développons des projets de maraîchage biologique en chantiers d’insertion, et, à une autre échelle, avec le Marché d’intérêt national, dans la perspective, plus qu’aujourd’hui, de favoriser une agriculture de proximité, de qualité, distribuée localement.
Pour en savoir davantage sur Carrot City : http://www.toulouse-metropole.fr/services-proximite/agenda/-/agenda/event/3208987;jsessionid=1C99F06D507FB98196AFFAA2A7F8731B